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Le soja brésilien à la merci de problèmes logisitiques

Au Brésil, alors que les récoltes de soja démarrent et prennent de l’ampleur, les transporteurs routiers font grève pour protester contre les prix élevés des carburants. Ce mouvement social réveille les inquiétudes récurrentes quant à la logistique et à l’approvisionnement des ports d’exportation en graines de soja.

En effet, la production de soja au Brésil est de plus en plus importante chaque année. Néanmoins, les infrastructures de transport n’ont pas eu le temps de s’adapter. Aujourd’hui le pays attend une récolte de soja record mais des difficultés à l’exporter pèsent déjà sur le marché.

La grande majorité du soja est produit dans les régions proches du Mato Grosso à plus de mille kilomètres des principaux ports d’exportation du soja, tels que Paranagua et Santos, au sud du pays et de Sao Paulo.

Les infrastructures routières ne sont pas adaptées et pas toutes goudronnées. De plus, elles n’ont pas été conçues pour un trafic aussi important. Par ailleurs, le nombre de routes allant vers les zones d’exports sont limitées en nombre, concentrant ainsi le flux sur chacune d’elle. Ajouté à cela, le climat tropical voire équatorial se traduit par d’importantes pluies additionnées au va et vient de camions pesants. Ces deux facteurs finissent par creuser dans la route d’importants et profonds nids de poules ralentissant les convois chargés de soja. Ce sont environ 0,3 % de la production nationale qui seraient perdus durant le trajet des camions vers les ports.

Le port de Paranagua se retrouve lui aussi  rapidement saturé par la demande et la liste des chargements. Aujourd’hui déjà une cinquantaine de cargos ont jeté l’ancre devant le port et attendent de pouvoir charger. L’an dernier, certains bateaux à destination de la France avaient été retardés de plus de deux mois avant de pouvoir charger à leur tour.  Aussi, l’un des projets consiste à renforcer les exports du port de Santarem sur l’Amazone, dans le nord du pays et surtout beaucoup plus proche du Mato Grosso. Auquel cas l’unique route actuelle devrait être renforcée en autoroute. Les travaux débutant tout justes, il faudra s’armer de patience avant que ces infrastructures soient prêtes. Un autre projet en cours concerne la construction d’une ligne ferroviaire depuis le Mato Grosso vers les ports d’exportation du sud. Le train permettrait de transporter plus rapidement le soja, à moindre frais et en limitant le trafic routier. Néanmoins, ce projet a du mal à se développer.

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