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Le repositionnement stratégique du plus important semencier de colza

Dekalb est le plus important semencier de colza en France avec près d’un hectare sur deux. En raison d’un contexte réglementaire évolutif, et avec les moyens d’un grand groupe, la marque se repositionne selon quatre axes, en revisitant au passage sa communication.

Le contexte est pour le moins évolutif pour le colza en France. Si la culture est très appréciée, elle doit faire face à des problématiques nouvelles. Le biodiesel, aujourd’hui débouché principal, doit réduire de 50 % son empreinte énergétique à l’horizon 2020, en raison de nouvelles règles européennes. Dans le même temps, l’interdiction de l’utilisation des néonicotinoïdes dans les intrants se confirme au fil des années, alors que les besoins en performances sont accrus.

En tant que premier semencier de France en colza, Dekalb doit être l’un des acteurs les plus prompts à répondre à ces nouveaux défis. Lors d’une récente journée d’information ouverte à la presse sur le site de recherche et développement du centre de Boissay à Toury en Eure-et-Loir, Dekalb, et sa maison-mère Monsanto France, ont expliqué leur nouvelle stratégie.

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Réussir son colza pour la campagne 2024

  • Choisir le bon couvert végétal pour un maximum de bénéfices agronomiques
  • Fertilisation, bien raisonner ses apports pour optimiser sa marge
  • Des technologies de désherbage mécanique toujours plus précises

Communication revisitée

Virginie de Guillebon, responsable de la communication, a ainsi rappelé les trois piliers de la marque (partenariat, innovation, et performance), l’incitant à « investir plus que les autres marques en recherche et développement« . Les visuels de Dekalb ont été revus (un bleu plus modéré, une aile plus « électrique », et aussi la présence sur les visuels de l’agriculteur, au centre, pour bien mettre en valeur le pilier « partenariat »). Sur le plan de la communication toujours, le slogan anglais, seed your success, a été traduit par Cultivez votre réussite.

Au-delà, c’est le site internet (lien en fin d’article) qui est le vecteur de cette évolution, avec des informations techniques, agronomiques, la liste des événements de proximité, des outils d’aide à la décision, des gammes de choix dans les semences selon que la problématique de l’agriculteur est d’abord la précocité, ou la tolérance au stress hydrique, et ainsi de suite.

Quatre axes stratégiques

Chef de marché colza, Grégory Massignac a quant à lui expliqué les quatre axes de développement de la marque Dekalb compte-tenu des contextes.

Le premier concerne l’optimisation de l’azote. En d’autres termes, que la semence participe à ce que, pour une quantité d’azote donnée ajoutée en intrants, le rendement soit supérieur. A ce niveau là, un logo formé du N (symbole chimique de l’azote) entouré d’un rond avec quatre flèches symbolise la valorisation de l’azote. Ce logo (photo en fin de texte) correspond à une sorte de label que seules deux semences présentées par la marque peuvent se vanter de présenter aujourd’hui. Ainsi, Grégory Massignac précise que « la génétique doit sécuriser le risque climatique« . Ainsi, de nombreux tests sur sites (partout en Europe, avec des conditions différentes) sont effectués pour vérifier le comportement du colza issu de telle ou telle semence, en conditions optimales, mais aussi face à des difficultés particulières, le plus souvent, donc, d’ordre climatique. Jean-Pierre Despeghel, directeur du site de Boissay, précise que certaines variétés offrent « un fort rendement conservé sous faible régime azoté » : les recherches sur les semences vont dans le sens de ces hybrides.

Le deuxième axe de développement concerne le colza oléique. Ou si vous préférez celui qui a vocation à devenir huile de friture comestible. Le fait qu’il soit demandé au biodiesel de réduire son empreinte énergétique de 50 % à l’horizon 2020 (c’est-à-dire de produire autant avec deux fois moins d’azote) oblige à diversifier les débouchés, et à accentuer celui qui concerne l’alimentaire. Or, sur ce sujet, les différents interlocuteurs de Dekalb sont très optimistes sur l’expansion du colza dans les huiles comestibles, avec « une dynamique très positive » (selon Jean-Pierre Despeghel) qui peut faire espérer une croissance de l’ordre de 2 millions d’hectares en plus en Europe consacrés au colza oléique, à travers des débouchés en hausse dans la restauration hors foyer, et face aux concurrents que sont le tournesol et l’huile de palme. En l’occurrence, c’est la technologie HOLL (high oleic low linolenic) qui est appliquée, qui vise à stabiliser les huiles en abaissant le taux d’acides, dès les semences donc.

Le troisième axe est le clearfield (« champ libre », en traduction littérale). Il s’agit d’associer un herbicide de post levée à la semence. Les recherches sont conjointes, la semence doit être tolérante à l’herbicide. De cette manière, les apports peuvent être raisonnés beaucoup plus facilement par l’agriculteur. Pour reprendre l’expression de Grégory Massignac, « c’est du tir à vue, on ne traite qu’après avoir observé« . BASF (pour l’herbicide) a également communiqué récemment sur cette technologie (lien en fin d’article).

Quatrième et dernier axe, l’innovation variétale. Les hybridations réalisées dans le sens des intentions de recherche citées plus haut ont conduit à la sortie de deux produits de semences, les seuls avec le logo d’optimisation de l’azote également évoqué plus haut. Ils s’appellent DK Exception et DK Exentiel, vous avez les liens vers les fiches techniques en fin d’article.

Une profonde mutation pour la filière colza

Il s’agit d’une profonde mutation en cours pour la filière colza : passer d’une majorité dans le débouché non alimentaire qu’est le biodiesel, au débouché des huiles « de cuisine », et cela en commençant dès la semence. Les enjeux sont de taille, d’autant que les recherches pour répondre aux nouvelles exigences concernant le biodiesel se poursuivent conjointement. Mais il pourrait falloir plus de temps pour répondre aux nouvelles normes. Entre-temps, et même durablement ensuite, s’inviter dans les casseroles, de plus en plus, devient une solution d’autant plus acceptable que l’huile de colza présente de réelles vertus (moins « grasse »).

L’entretien paysager, avec ces champs habillés de jaune à perte de vue, reste plus que jamais d’actualité.

 

En savoir plus : http://www.dekalb.fr (le nouveau site internet de Dekalb) ; http://www.dekalb.fr/colza/catalogue-produits/dk-exception (la fiche produit de DK Exception) ; http://www.dekalb.fr/colza/catalogue-produits/dk-exentiel (la fiche produit de DK Exentiel) ; https://wikiagri.fr/hubs/communiques-de-presse/etude-clearfield-colza-de-basf-tres-forte-satisfaction-des-agriculteurs-utilisateurs/4045 (le communiqué de presse de BASF sur le clearfield).

 

Ci-dessous, la nouvelle variété DK Exception, nouveau fleuron de Dekalb.

Ci-dessous, le logo de l’optimisation de l’azote, avec les explications du visuel de la marque.

Ci-dessous, le site du centre de Boissay, en Eure-et-Loir, avec cultures de plein champ mais aussi sous cages pour les hybridations.

Ci-dessous, les sacs plastiques protègent différents essais d’hybridation.

Ci-dessous, l’hybridation, c’est l’association d’un mâle et d’une femelle, choisis selon leurs propriétés.

Ci-dessous, sous ces cages, les hybrides en confection.

Ci-dessous, à partir d’un certain stade de développement, les cages deviennent plus grandes, et il faut des ruches à l’intérieur. Plusieurs apiculteurs locaux participent ainsi aux hybridations.

Ci-dessous, une partie de l’équipe de Dekalb (ou de Monsanto France dédiée au colza). De gauche à droite : Grégory Massignac (chef de marché colza), Yann Fichet (directeur des affaires institutionnelles et industrielles), Laurent Verdier (sélectionneur colza), Jean-Pierre Despeghel (directeur du site de Boissay), et Virginie de Guillebon (responsable de la communication).

 

1 Commentaire(s)

  1. Prudence dans ce grand développement prévisionnel, l’OMSanté pourrait en limiter les projets: les allergies au pollen de colza se développent aussi à grande vitesse. Les allergologues semblent déjà en alerte dans leurs conférences

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