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Le rapport USDA entraîne les céréales européennes à la baisse

Le dernier rapport de l’USDA, contestable dans ses choix, n’en apporte pas moins des tendances dont il faut tenir compte.

Chaque mois, l’USDA, département de l’Agriculture des Etats-Unis, publie une estimation des bilans internationaux. Ce rapport est scruté par l’ensemble de la filière partout dans le monde. Si la publication n’est pas toujours objective quant aux chiffres du bilan, c’est l’une des rares sources gratuites qui ait suffisamment de poids pour servir de référence mondiale. Aussi, même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec leurs estimations, il faut reconnaître qu’elles ont un impact évident sur l’évolution des prix.

Le rapport publié mercredi soir dernier ressortait baissier sur les céréales. En effet, les stocks de fins en blé comme en maïs sont ressortis supérieurs aux attentes des analystes aux Etats-Unis comme au niveau mondial. Pour les Etats-Unis, il n’est pas surprenant que les stocks soient supérieurs au mois dernier alors que l’origine n’est pas compétitive cette année, pénalisée par la forte chute de la parité euro/dollar depuis un an.

Sur la prochaine campagne, la production mondiale de blé était revue en hausse proche des niveaux record de l’an dernier, à 721,5 Mt contre 718,9 Mt le mois dernier. L’USDA est très prudent sur l’estimation de production de blé en Russie à 55 Mt contre 53,5 Mt estimées le mois dernier alors que cette semaine de nombreux analystes revoyaient en hausse cette production entre 55 et 60 Mt.

Stocks alourdis, dans un rapport qui déçoit

En maïs, la seconde récolte brésilienne nommée safrinha semble être très belle. Aussi, la production est revue dès à présent à 81 Mt soit 3 Mt de plus que le mois dernier. Par conséquent, sans véritable modification de la consommation mondiale, les stocks de fin 2014 déjà lourds étaient revus à la hausse de nouveau à 197 Mt contre 192,5 Mt le mois dernier.

Par ailleurs, sur la campagne 2015-2016, malgré les attentes de réduction de surfaces aux Etats-Unis prévues par les opérateurs face aux ralentissements des semis et aux dernières pluies, la production comme les surfaces de maïs n’ont étonnamment pas été modifiées.

En conclusion, ce rapport a surpris les opérateurs en alourdissant les stocks plus fortement que ce qui était attendu et déçoit car il ne semble pas tenir compte des risques climatiques actuels tant aux Etats-Unis avec les dernières pluies qu’au Canada (déficit hydrique). Les prix du blé comme du maïs sur les échéances rapprochées tant aux USA que sur Euronext reviennent chercher les niveaux support qui restent donc à surveiller.

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