Le projet de directive biocarburants de la Commission, d’abaissement du taux d’incorporation de biocarburants issus de cultures alimentaires de 7 à 3,8 % dans les moteurs, réduirait la production de biodiesel de 75 % à l’horizon 2030, selon le Bipe. En effet dans le marché rétréci des biocarburants de 1ère génération qui résulterait de ce taux ramené à 3,8%, la concurrence s’exacerberait entre l’huile de colza et celle de palme pour la production du biodiesel, a indiqué Marie-Laetitia des Robert, du Bipe.
Or l’huile de palme, produite massivement à bas prix en Malaisie et Indonésie, ne tarderait pas à évincer le colza. La production de biodiesel par les filières françaises s’effondrerait de 75 %, celle de l’éthanol de 55 %, les grandes cultures régresseraient de 900 000 hectares et les emplois de salariés dans les biocarburants de 2 400 équivalents-temps-plein. Il en résulterait aussi une chute de la production française de tourteaux de colza (-56%), donc une aggravation de l’autonomie de la France en protéines pour ses élevages.