Dans le processus de mise en place de la réforme de la Politique agricole commune 2014-2020, le Parlement européen devait avoir son mot à dire. Et il ne s’en est pas privé, en amendant le texte de façon à ce que les efforts environnementaux demandés soient acceptables par tous.
En élargissant les critères pour toucher les aides directes, le Parlement européen s’est mis à dos les « écolos purs et durs ». Mais a gagné l’estime du monde agricole.
Ainsi, le texte adopté par le Parlement européen a conservé le principe de conditionner 30 % des aides directes reçues par les agriculteurs qui respectent des mesures environnementales. Mais en élargissant la définition du « respect des mesures environnementales », prévues initialement pour les agriculteurs bio ou répondant à un cahier des charges très (trop ?) précis (diversification avec au moins trois cultures, maintien de prairies permanentes et présence de « réservoirs écologiques » sur 7 % des terres). Après le passage des amendements du Parlement européen, les agriculteurs engagés dans des mesures agroenvironnementales, en zone Natura 2000, ou qui disposent de 75 % de prairies auront également accès aux aides directes.
Concrètement, cela signifie davantage de monde sera considéré comme « respectueux de l’environnement », donc que la vocation de verdissement de la prochaine Pac passera plus facilement auprès du plus grand nombre. Les élus politiques du Parlement européen auraient-ils été plus pragmatiques que les hauts fonctionnaires de la Commission européenne ?
Parmi des derniers, le Commissaire européen à l’Agriculture Dacian Ciolos n’a pourtant pas commenté négativement l’action du Parlement européen, loin s’en faut. Il a ainsi déclaré dans un communiqué : « Je me félicite que ce vote confirme les principes formulés par la Commission européenne. Il montre que les propositions présentées, le 12 octobre 2011, constituent un point d’équilibre sur un grand nombre de sujets, notamment une distribution plus juste des soutiens directs, le plafonnement, la notion d’agriculteurs actifs, le verdissement de 30% du 1er pilier, les soutiens aux jeunes agriculteurs, une politique de développement rural plus efficace, tournée davantage vers l’innovation et le renforcement de l’organisation des agriculteurs. »
En savoir plus : http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-13-30_fr.htm (le communiqué de presse de Dacian Ciolos).
Notre photo du vote de la commission agriculture du Parlement européen est issue du site internet de Agnès Le brun, parlementaire européen (http://www.agneslebrun.fr/une/pac-la-reforme-adoptee-en-commission/4559).