Le mildiou de la pomme de terre est une maladie cryptogamique provoquée par un champignon, le phytophtora infestans.
C’est une maladie redoutable pour les cultures. Elle a marqué l’histoire, elle est ainsi à l’origine d’une grave famine en Irlande au milieu du XIXe siècle. À partir de foyers d’infection, le mildiou peut se propager en quelques jours. Il entraîne des pertes de rendement considérables, jusqu’à 80 %.
Quelquefois, l’intégralité de la parcelle est perdue.
Les symptômes du mildiou sont assez faciles à reconnaître.
Des taches brunes apparaissent sur les parties aériennes de la plante (il ne faut pas les confondre avec la moisissure grise, qui s’attaque aux parties fragilisées). L’observation pourra commencer dès le mois de mai, après des périodes de pluie et si la température est douce.
Pour se développer, le mildiou a besoin d’un milieu humide.
En effet, la présence d’eau sur les feuillages est nécessaire au phytophtora infestans pour attaquer la plante, réunissant un taux élevé d’hygrométrie (supérieur à 90 %) et des températures clémentes (10 à 25° C).
Les épisodes de brouillards et les pluies orageuses, présentant un risque élevé, sont à surveiller. De même, il faudra raisonner l’arrosage, autre facteur favorable au développement du mildiou sur la parcelle.
Le mildiou est une maladie « à foyer ». Une fois les premières plantes sont atteintes, si les conditions climatiques sont favorables et que la maladie n’est pas traitée à temps, le mildiou se propagera, comme une traînée de poudre.
Plusieurs solutions s’offrent à l’agriculteur, pour protéger ses cultures du mildiou. Dans tous les cas, il devra faire preuve de réactivité pour procéder au traitement.
En prévention, l’agriculteur pourra :
Et de façon générale, la rotation de culture sera à privilégier ainsi que la destruction des déchets.
Si un foyer de mildiou a été signalé dans un rayon de 50 kilomètres, le traitement de la parcelle est nécessaire. Aussi, les champs doivent être contrôlés, et les agriculteurs communiquer avec régularité. Des logiciels informatiques peuvent être utilisés pour surveiller le cycle du mildiou en fonction des conditions météorologiques.
Pour la lutte phytosanitaire, plusieurs fongicides peuvent être appliqués aux cultures, à titre préventif et curatif. On distingue les fongicides de contact, comme les dithiocarbamathes, les fongicides diffusants, pénétrants et systémiques. Dans la lutte contre le Phytophtora infestans, comme dans la lutte contre autres champignons, il est recommandé alterner les familles de produits chimiques, afin de ne pas encourager le développement de souches résistantes de mildiou.
En agriculture biologique, si un foyer a été signalé alentours, un traitement au cuivre peut être appliqué de façon préventive. Si le foyer se rapproche, il faut augmenter le dosage de cuivre (la quantité maximale autorisée par année et par hectare est de 4 kilogrammes).