champ de pommes de terre

Tout savoir sur le mildiou de la pomme de terre

Le mildiou de la pomme de terre est une maladie cryptogamique provoquée par un champignon, le phytophtora infestans.

C’est une maladie redoutable pour les cultures. Elle a marqué l’histoire, elle est ainsi à l’origine d’une grave famine en Irlande au milieu du XIXe siècle. À partir de foyers d’infection, le mildiou peut se propager en quelques jours. Il entraîne des pertes de rendement considérables, jusqu’à 80 %.

Quelquefois, l’intégralité de la parcelle est perdue.

Quels sont les symptômes du mildiou sur la pomme de terre ?

Les symptômes du mildiou sont assez faciles à reconnaître.

Des taches brunes apparaissent sur les parties aériennes de la plante (il ne faut pas les confondre avec la moisissure grise, qui s’attaque aux parties fragilisées). L’observation pourra commencer dès le mois de mai, après des périodes de pluie et si la température est douce.

  • Les feuilles sont atteintes sur les faces supérieures et inférieures.
  • Elles présentent de taches brunes d’aspect huileux, auréolées par une marge pâle.
  • Sur le dessous des feuilles, un feutrage blanc est souvent visible, correspondant aux fructifications du champignon.
  • Lorsque les atteintes se multiplient, elles peuvent occasionner destruction du feuillage.
  • On peut souvent observer des taches brunes sur les tiges et les bouquets.
  • Les tubercules présentent des taches brunes de pourriture sèche sur le pourtour.
  • À la coupe, des zones brunes marbrées se dessinent sur la surface.

Quels sont les facteurs favorables au développement du mildiou sur la culture de la pomme de terre ?

Pour se développer, le mildiou a besoin d’un milieu humide.

En effet, la présence d’eau sur les feuillages est nécessaire au phytophtora infestans pour attaquer la plante, réunissant un taux élevé d’hygrométrie (supérieur à 90 %) et des températures clémentes (10 à 25° C).

Les épisodes de brouillards et les pluies orageuses, présentant un risque élevé, sont à surveiller. De même, il faudra raisonner l’arrosage, autre facteur favorable au développement du mildiou sur la parcelle.

Une maladie « à foyer »

Le mildiou est une maladie « à foyer ». Une fois les premières plantes sont atteintes, si les conditions climatiques sont favorables et que la maladie n’est pas traitée à temps, le mildiou se propagera, comme une traînée de poudre.

Quelles solutions pour lutter contre le mildiou de la pomme de terre ?

Plusieurs solutions s’offrent à l’agriculteur, pour protéger ses cultures du mildiou. Dans tous les cas, il devra faire preuve de réactivité pour procéder au traitement.

Anticiper et raisonner l’arrosage

En prévention, l’agriculteur pourra :

  • Choisir des variétés peu sensibles au mildiou.
  • Veiller à maintenir un niveau d’hygrométrie moyen sur la parcelle de pommes de terre.
  • Semer les plants de façon espacée, en sarclant régulièrement pour contrer la prolifération des adventices.
  • Arroser de préférence le matin.

Et de façon générale, la rotation de culture sera à privilégier ainsi que la destruction des déchets.

Surveiller et être réactif

Si un foyer de mildiou a été signalé dans un rayon de 50 kilomètres, le traitement de la parcelle est nécessaire. Aussi, les champs doivent être contrôlés, et les agriculteurs communiquer avec régularité. Des logiciels informatiques peuvent être utilisés pour surveiller le cycle du mildiou en fonction des conditions météorologiques.

Alterner les familles de produits phytosanitaires

Pour la lutte phytosanitaire, plusieurs fongicides peuvent être appliqués aux cultures, à titre préventif et curatif. On distingue les fongicides de contact, comme les dithiocarbamathes, les fongicides diffusants, pénétrants et systémiques. Dans la lutte contre le Phytophtora infestans, comme dans la lutte contre autres champignons, il est recommandé alterner les familles de produits chimiques, afin de ne pas encourager le développement de souches résistantes de mildiou.

En agriculture biologique, si un foyer a été signalé alentours, un traitement au cuivre peut être appliqué de façon préventive. Si le foyer se rapproche, il faut augmenter le dosage de cuivre (la quantité maximale autorisée par année et par hectare est de 4 kilogrammes).

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