309 millions de tonnes de manioc sont produites dans le monde et destinées essentiellement à la consommation locale. La production mondiale d’arachides (47,8 Mt) est la troisième production mondiale de plantes oléo-protéagineuses.
Le défi alimentaire de la planète à relever durant le 21e siècle ne peut pas reposer sur un nombre restreint de plantes cultivées et en particulier sur les quatre principales céréales produites dans le monde à savoir, le blé, le maïs, l’orge et le riz.
D’ailleurs, ces céréales ne peuvent être cultivées sous tous les climats.
Aussi, la sécurité alimentaire de nombreux pays reste liée à des systèmes de cultures associés à plantes traditionnelles, adaptées à leur milieu comme le manioc et l’arachide.
Produire du manioc et de l’arachide diversifie les sources d’approvisionnement des pays. Et rendant ces derniers moins dépendants des marchés agricoles mondiaux, elles contribuent indirectement à leur équilibre.
Consommés dans les pays où ces plantes sont produites, le manioc et l’arachide font partie des habitudes alimentaires des populations, notamment rurales
Leurs cultures sont d’autant plus vitales que ces populations n’ont pas les moyens d’acheter des produits de substitution importées si le manioc ou l’arachide viennent à manquer.
Dans ces deux derniers rapports mensuels, l’USDA, l’organisme de statistiques américain, porte justement une attention particulière sur les filières du Manioc et de l’arachide. Selon lui, 309 millions de tonnes (Mt) de manioc sont produites dans le monde dans des zones tropicales en Asie du Sud.
La production mondiale de manioc est deux fois plus importante en volume que celle d’orges. La moitié de la production mondiale est produite dans quatre pays : le Nigéria, le pays africain le plus peuplé, la République démocratique du Congo, la Thaïlande et le Ghana. L’an passé, les échanges mondiaux de manioc ne portaient sur moins de 7 Mt. La Chine a acheté à elle seule 3,5 Mt environ.
Seule la Thaïlande, avec une production de 45 Mt, exporte une proportion significative de sa production en Chine (80 % de ses ventes), au Vietnam, au Cambodge et au Laos.
Il y a trois ans, jusqu’à 12 Mt de manioc étaient exportées dans le monde car l’Empire du milieu en avait importé près de 8 Mt.
Le niveau des cours des céréales influe fortement sur sa stratégie d’importations. Depuis que le prix de l’orge s’est redressé, la Chine s’est mise à importer davantage de manioc.
En fait, le manioc fait aussi partie de la panoplie de commodités sur lesquelles l’empire du milieu a l’intention de s’appuyer pour approvisionner son marché intérieur sans dépendre des seuls marchés des céréales. Or c’est en millions de tonnes que la Chine importe les denrées dont elle a besoin pour fabriquer des aliments pour animaux d’élevage. Et dans le reste de la planète, les quantités d’orges et de sorgho disponibles à l’export sont limitées.
La production mondiale d’arachides (47,8 Mt) est la troisième production mondiale d’oléo-protéagineuse (598 Mt en 2020-2021). En 2020, la production a crû de 1,7 Mt et notamment en Inde (+ 0,5 Mt et au Sénégal ; + 0,2 Mt). La Chine (17,5 Mt) et l’Inde (6,7 Mt) récoltent la moitié des quantités produites dans le monde. Mais comme pour le manioc, cette plante est avant tout cultivée pour approvisionner les marchés intérieurs des pays producteurs et transformateurs.
Seules 4,5 Mt sont exportées en l’état. Sinon une constellation de pays se partagent l’autre moitié de la production mondiale d’arachides.
Au Sénégal, la production d’arachides est en vogue. Depuis 2015, plus d’un million d’hectares est planté d’arachides et depuis 2017, plus un million de tonnes de cacahuètes a été récoltée.
Les semis ont été retardés par l’arrivée tardive des pluies en mai dernier, mais les précipitations saisonnières ont été favorables de juillet à septembre 2020.
19 Mt d’arachides sont transformées en huile (6,2 Mt) et en sous-produits riches en protéines (7,5 Mt).
La Chine (3Mt), l’Inde (1,3 Mt) et l’Afrique (1,7 Mt) sont les trois principales régions productrices d’huile d’arachide dans le monde.
Les échanges commerciaux de ces produits dérivés ne portent pas sur des quantités de produits significatives.
Cette année, la production sénégalaise record de 1,6 Mt (+ 0,2 Mt sur un an) a été permise par des rendements de 1,3 t par hectare, en hausse de 13 % sur un an.
Notre illustration ci-dessous montre un champ de manioc (photo Adobe).