lamier pourpre

Le lamier pourpre

Connu également sous le nom d’ortie rouge, le lamier pourpre (du latin : lamium purpureum) est une plante herbacée annuelle dicotylédone appartenant à la famille des lamiacées.

Originaire du continent eurasiatique, le lamier pourpre est nitrophile et se développe sur tous les sols au pH basique et riches en éléments nutritifs, notamment en azote : on le trouve sur les parcelles cultivées (cultures basophiles), les jachères, les friches pionnières, les sables et limons des vallées alluviales. Plante rudérale, le lamier est également présent dans les décombres, gravats et abords des habitations.

Très commun en Europe, sous les climats tempérés, le lamier pourpre est une adventice mésophile bien connue des agriculteurs, même s’il fait un excellent couvre-sol et attire certains insectes nuisibles comme les doryphores qui attaquent les cultures de pommes de terre.

Au stade de plantule, ses cotylédons sont de taille moyenne, auriculés et presque arrondis, et terminés par un petit mucron de couleur rouge brunâtre. Ses feuilles sont simples et dentées.

Adulte, le lamier pourpre est une plante pubescente mesurant 10 à 30 cm avec des tiges ramifiées et ascendantes, de couleur rouge violacé. A la base, ses feuilles opposées sont arrondies, longuement pétiolées et d’aspect gaufré et crénelé, avec de nombreuses nervures, et de couleur pourpre. Ses feuilles supérieures sont rouges près de l’inflorescence et présentées en pyramides. Les fleurs zygomorphes et hermaphrodites sont pourpres, groupées par 6 à 10 et étagées (3 à 7 étages de pétales), nettement bilabiées et duvetées, gonflées en double-sphère. Ses fruits gris et lisses, mesurant 2 à 2,5 mm sont des akènes (ne contiennent qu’une seule graine).

Cycle de développement de cette adventice

Le lamier pourpre se reproduit par production de graines et grâce à ses tiges traçantes.

La germination du lamier pourpre a lieu toute l’année, il pousse à l’automne et en hiver, couvrant le sol, et sa période de floraison court généralement de mars à octobre (mais on observe des floraisons, selon les régions et les sources, de février à décembre).

La levée du lamier pourpre a lieu surtout au printemps et chaque plante produit de 60 à 300 graines, dont la période de dormance dans le sol peut aisément atteindre les 8 à 9 ans de viabilité, témoignant d’une importante persistance du stock semencier.

Les types de cultures touchées

Le lamier pourpre envahit volontiers les parcelles riches en azote et les cultures sarclées estivales (tournesol, soja, sorgho, maïs…) et les cultures de printemps et d’hiver, dans toutes les régions de France où les conditions optimales de développement de l’adventice sont réunies.

Les dégâts causés par le lamier pourpre

Très répandu dans de nombreuses cultures, le lamier pourpre ne fait cependant pas l’objet d’études approfondies sur les dégâts qu’il peut causer, mais le seuil de nuisibilité sur le rendement des cultures touchées est atteint dès que sa présence dépasse les 10 plants au m².

Quand et comment intervenir contre le lamier pourpre

Le meilleur moyen de se débarrasser durablement du lamier pourpre sur les cultures envahies est l’utilisation d’herbicides adaptés aux cultures en place.

En cas d’impossibilité d’épandage de produits phytosanitaires, d’autres leviers agronomiques ont également prouvé leur efficacité :

  • la rotation des cultures avec l’introduction d’une culture d’été dans la rotation permet de briser le cycle de développement de cette adventice et de faire diminuer sa pression sur la culture d’hiver touchée ;

  • la limitation des cultures d’hiver sur la parcelle diminue la prolifération du lamier pourpre ;

  • les faux-semis au début de l’automne (en octobre) réduisent efficacement la levée du lamier pourpre ;

  • le désherbage mécanique à la herse étrille et à la houe rotative donne d’excellents résultats contre l’adventice, particulièrement lorsque celle-ci n’est qu’au stade de plantule.

Au contraire, le labour du sol présente le risque de faire remonter à la surface les graines en dormance dans le sol et de permettre leur germination en grand nombre.


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