Lancée en Bretagne en 2017 par le syndicalisme et les chambres d’agriculture, l’association Le Lait de Pâturage est désormais en orbite. Cette démarche d’éleveurs garantit aux transformateurs l’accès à un lait issu de vaches laitières ayant passé au moins 150 jours en pâture.
Un organisme certificateur s’assure que chaque élevage volontaire dispose, pour la durée du pâturage, d’au moins 15 ares en herbe à moins d’un kilomètre du bloc traite par vache en lactation. Ce lait est rémunéré d’une plus-value au prix de base, de l’ordre de 15 euros pour 1 000 litres. Pareil lait ne faisait pas encore l’objet d’un cahier des charges, contrairement aux démarches « non-OGM » ou « Bleu Blanc Cœur » (graine de lin). Il renvoie pourtant au bien-être animal et à l’ancrage territorial de la production, valeurs de plus en plus souvent exprimées par les consommateurs un peu partout en Europe. Du reste, ce type de démarche a également pris au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, et au Danemark, notamment.
Les éleveurs français s’y sont naturellement engouffrés parce qu’ils « sont parfaitement légitimes pour le revendiquer », explique Marcel Denieul, président de l’association. Au printemps dernier, l’association a signé un premier contrat de livraison avec le groupe coopératif Sodiaal pour son lait de consommation Candia « Les Laitiers Responsables ». « L’industriel y a ajouté la brique non-OGM », précise Olivier Rosat, secrétaire général de Lait de Pâturage.
Plusieurs centaines de producteurs de Bretagne, Pays-de-la-Loire, Hauts-de-France et Auvergne Rhône-Alpes sont concernés par la démarche, rajoute ce dernier sans plus de précisions. Aujourd’hui, l’association est en relation avec d’autres industriels pour livrer la grande distribution et la restauration collective. Avec le secret espoir de faire reconnaître des valeurs nouvelles en termes de nutrition et de durée de pâturage, aux côtés du bio. À plus long terme, cette démarche pourrait aussi inciter les éleveurs en voie d’agrandissement de leur cheptel à y réfléchir à deux fois avant de décider de nourrir leurs bêtes à l’étable plutôt qu’au champ.
En savoir plus : https://wikiagri.fr/articles/les-eleveurs-bretons-lancent-le-lait-de-p%C3%A2turage/15514 (article sur le lancement du lait de pâturage, paru il y a un an).