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Le départ pressenti de Stéphane Le Foll pourrait-il changer quelque chose ?

Précisément le 9 septembre prochain, François Rebsamen, redevenu tout récemment maire de Dijon, donnera sa démission du gouvernement et du ministère du Travail. Le nom de Stéphane Le Foll circule avec insistance pour le remplacer à ce poste, et donc pour quitter l’Agriculture. En quoi cela pourrait-il changer quelque chose dans le contexte actuel de crise et de manifestations ?

On attendra déjà confirmation avant d’être affirmatif. Ce n’est pas la première fois que l’on évoque le départ de Stéphane Le Foll du ministère de l’Agriculture : il fut un temps où l’on parlait de lui rue de Solférino à la tête du PS, et lors du dernier salon de l’agriculture (fin février) son nom était avancé pour succéder à Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense dans l’hypothèse où ce dernier serait tête de liste PS pour la région Bretagne… Ce qu’il sera finalement, mais visiblement tout en restant ministre de la Défense.

Cette fois, le départ de François Rebsamen est une réalité. Le nom du successeur, en revanche, n’est pas révélé officiellement. D’après plusieurs médias spécialisés en politique, Stéphane Le Foll possède le bon profil, et serait souhaité l’actuel détenteur du poste.

Le 9 septembre, en pleine crise…

On se doit donc d’envisager son départ. La date du 9 septembre paraît néanmoins assez invraisemblable, même si elle arrange visiblement François Rebsamen. Nous serons en pleine rentrée politico-socio-syndicalo-protestataire avec une vraisemblable recrudescence du mouvement des éleveurs dès le 1er septembre. Le 9 septembre, c’est le surlendemain de la grande manifestation européenne à Bruxelles, à laquelle participeront les agriculteurs de la Fnsea, pour demander des mesures supplémentaires par rapport au manque à gagner que représente l’embargo russe. A peine plus tard, le 15 septembre, s’ouvrira le Space, salon de l’élevage à Rennes, en plein coeur de la Bretagne, région contestataire s’il en est. On se souvient que, par un passé y compris récent, plusieurs ministres n’avaient pas pu y terminer leur visite, ou même avaient été séquestrés quelques heures (pas le meilleur souvenir de Bruno Le Maire, parait-il…)… Lancer un nouveau ministre dans le grand bain juste avant cette échéance, c’est tout de même un peu le mener à l’abattoir, enfin à un de ceux qui n’aurait pas fermé…

Si beaucoup de manifestants du monde agricole, au milieu de leurs revendications, ont demandé le départ de Stéphane Le Foll, le voir partir pour une promotion pourrait avoir l’effet inverse de celui escompté, en augmentant leur colère plutôt que de la calmer. En plus, le départ en question s’il était confirmé, ne réglerait rien en soi : tout dépendrait de la volonté et de la capacité du nouveau ministre à prendre ses responsabilités dans le contexte de crise. A l’heure qu’il est, aucun nom ne circule vraiment à coup sûr. Citons ceux qui ont déjà été murmurés lors des précédentes rumeurs de départ de Stéphane Le Foll, à savoir Germinal Peiro, René Souchon ou encore Didier Guillaume… Avec semble-t-il tout de même une préférence gouvernementale pour le premier. Germinal Peiro a été rapporteur de la toute dernière loi agricole, la loi dite « d’avenir », d’où sa longueur d’avance par rapport aux appareils parisiens décisonnaires… En même temps, étant données les limites de cette loi par rapport aux réalités du terrain, voir arriver son rapporteur pour régler des conflits lourds semble un peu surréaliste, surtout avec l’urgence de la situation : on peut supposer que le nouveau venu ne disposera d’aucune marge de manoeuvre en termes de temps, il devra obtenir des résultats immédiats.

Mais n’allons pas trop loin dans les suppositions. Juste un mot pour sourire en terminant par la dernière histoire drôle qui circule parmi quelques décideurs agricoles patentés : « Vous connaissez le dernier miracle de Hollande ? Il veut mettre Le Foll au Travail… » Apprécieront ceux qui veulent…

 

Ci-dessous, Stéphane Le Foll (archive, photo prise en 2013 au Sima).

1 Commentaire(s)

  1. On peut mettre n’importe qui ministre de l’agriculture il faudrait augmenter les prix agricoles ou les primes PAC… Il faudrait une prime qui compense la baisse des prix et vise vers ça.
    Aujourd’hui tous les agriculteurs ont des problèmes de trésorerie, mais Quel agriculture veulent réellement nos dirigeants ?
    Et quels sont les moyens qu’ils nous offrent pour y parvenir ?

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