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L’Argentine, de retour sur le marché des exportations de blé

Le système de quota mis en place au cours de la campagne 2006/07 a pris fin avec l’élection du nouveau Président Mauricio Macri. Maintenant que le marché du blé argentin est devenu totalement libre, quels seront les impacts sur la scène internationale ?

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L’élection de Mauricio Macri a déjà provoqué différents changements dans le panorama agricole de l’Argentine.

Désormais, dès qu’une vente à l’extérieur est enregistrée, les exportateurs doivent effectuer une simple déclaration (DJVE). Toutefois, une fois cette DJVE obtenue, l’exportateur ne dispose plus que de 45 jours pour charger le bateau contre 180 auparavant.

Mi-décembre, le Gouvernement décide de dévaluer le peso argentin de 50 % face au dollar, donnant une impulsion aux exportations de blé. Celles-ci qui ont bondi de 82 % sur janvier 2016 (875 kt) par rapport à janvier 2015 (482 kt).

Les licences d’exportations ont pris fin et le marché argentin est désormais un marché totalement libre.

L’Argentine en profite pour libérer ses stocks de blé fourrager

Pour ce début de campagne 2015/16, l’Argentine a commencé par écouler les stocks de la campagne précédente. Et à ce sujet, rappelons que les stocks de fin de campagne 2014/15 présentaient une faible qualité meunière. Et cela se confirme par les importantes ventes réalisées depuis le 1er décembre 2015 qui se font à destinations de pays plutôt acheteurs de blé fourrager, à l’instar de la Thaïlande, la Corée du Sud, l’Indonésie, la Chine et le Vietnam (figure 1).


Figure 1 : destinations des exportations de blé argentins, en milliers de tonnes
1er décembre 2014 au 31 janvier 2015
Source : SENASA


1er décembre 2015 au 31 janvier 2016

(du 15/01/16 au 31/01/16 sur la base des line-up)
Source : DIMEAGRO

Quid de la prochaine récolte ?

La moisson approche et à en croire le ministère de l’Agro-Industrie, la production pourrait atteindre 11 Mt (10,5 Mt selon l’USDA) et le solde disponible exportable avoisinerait les 7 Mt.

Une chose est sûre : le Brésil ne pourra pas absorber cet excédent argentin. Surtout que la qualité des blés argentins semble à nouveau s’orienter vers une baisse de la teneur en protéines pour la troisième année consécutive (figure 2).


Figure 2 : répartition du pourcentage de protéine exprimé en base humide (13,5 %) des échantillons commerciaux reçus à Rosario du 30/11/2015 au 18/12/2015


Consécutivement à la suppression des taxes et des licences dans le pays, deux bateaux de 60 000 tonnes ont été achetés par le GASC (office d’état égyptien qui s’occupe des achats de blé). Même si pour le moment, l’Argentine semble bien placée dans les récents appels d’offres, la récolte de blé de cette année qui semble tendre vers une qualité plutôt fourragère, ne devrait pas longtemps concurrencer la France et ses clients traditionnels, plutôt acheteurs de blé meunier.

Aurélie JARLEGANT (France Export Céréales)

 

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