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L’architecture des bâtiments agricoles peut devenir une plus-value

Les bâtiments agricoles modèlent les paysages ruraux. Ils sont présents partout dans les campagnes mais sont rarement appréhendés avec un regard architectural, qu’on accorde plus facilement au milieu urbain. Pourtant, les agriculteurs ont leur mot à dire dans la conception de leur outil de travail.

Les heures passées au boulot, les normes qui s’imposent, joindre les deux bouts… Evidemment, au milieu de toutes ses considérations pratiques de la réalité du métier d’agriculteur, la question de l’architecture des bâtiments agricoles peut sembler anecdotique. Pourtant, le CAUE (Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement) de la Creuse a édité un fascicule pour que les professionnels puissent trouver des réponses à leurs questions. « Il ne faut pas oublier que la fonction première des bâtiments agricoles est d’être un outil de travail », concède Marin Baudin, paysager au CAUE. Il n’empêche que ce document permet de s’interroger avant l’élaboration d’un tel bâtiment, pour qu’il s’intégre mieux dans le paysage. Réfléchir à sa conception est aussi un moyen d’éviter la déconvenue d’un refus de permis de construire. 

Des conseils comme l’aménagement paysager des abords (planter des arbustes, épouser la pente…) sont autant de moyens de rompre avec l’aspect « industriel » de ces hangars. Une approche qui peut s’avérer intéressante à considérer, surtout pour ceux qui veulent se lancer dans la vente à la ferme. Une impression plus verdoyante apparaîtra plus accueillante pour le grand public.

Matériaux, couleurs… Et performance !

Penser son architecture ne doit pas être seulement envisagé de façon esthétique. En effet, dans ce document, on retrouve tous les avantages et les inconvénients entre le choix d’une structure bois ou métal. Contrairement aux idées reçues, le bois résiste mieux au feu que le métal qui a tendance à s’affaisser plus vite avec la chaleur. Dans le cas d’une stabulation, on peut donc s’interroger sur la pertinence de tel ou tel matériau… Quelques minutes supplémentaires pour libérer les animaux en cas d’incendie ne sont pas à négliger.

Les couleurs sont aussi abordées. Rien de pire qu’une stabulation blanche au coeur d’une prairie ! Des alternatives sont préconisées avec des tons plus froids et moins en contraste avec l’environnement paysager. 

Pour Marin Baudin, il n’est pas question d’apporter la bonne parole, celle de l’urbain sur le rural, au contraire. « On n’est pas prescriptifs, on ne dit pas ce qui est bien ou mal. On veut juste inciter à se poser des questions, que les agriculteurs soient moins passifs dans les choix de leurs bâtiments, qu’ils aient leur mot à dire face aux constructeurs. » Ce fascicule est ainsi une façon de rendre son bâtiment plus performant grâce aux options supplémentaires liées à l’architecture.

A contrario, les bâtiments avec des toitures photovoltaïques limitent les possibilités des agriculteurs. L’orientation, la hauteur, les volumes… Les contraintes sont plus fortes et les rendent « plus délicats à intégrer au paysage », ajoute Marin Baudin. Il s’agit donc aussi de choisir ses critères.

En savoir plus : http://fr.calameo.com/books/00416200509fabeea784a (fascicule « Le bâti agricole au cour des paysages creusois ») ; http://agriculture.gouv.fr/file/qualite-architecturale-des-batiments-agricole (« qualité architecturale des bâtiments agricoles » selon le ministère de l’Agriculture).

Notre illustration ci-dessus est tirée du fascicule édité par le CAUE de la Creuse, ci-dessous sa Une complète :

Ci-dessous, Marin Baudin, paysagiste au CAUE de la Creuse, incite à se poser des questions dans l’élaboration architecturale des bâtiments agricoles.

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