Coléoptère à la couleur bleu métal, le chaetocnema tibialis ou Chaetocnema concinna, est un insecte sauteur (grâce à ses pattes arrière) considéré comme un redoutable ravageur de betteraves qu’il mord et perfore pour se nourrir. Ces attaques peuvent entraîner de lourdes pertes sur des parcelles qui auraient été attaquées au moment de la levée.
La présence de l’insecte est référencée dans une trentaine de pays dans le monde, dont l’intégralité du sol français.
La nuance entre chaetocnema tibialis ou chaetocnema concinna vient de leur hôte de prédilection. Le premier colonise plus volontiers la betterave sucrière, le second la betterave fourragère.
Voir : Tous les ravageurs de la betterave
C’est au printemps, après avoir hiverné dans le sol, que les coléoptères adultes reprennent leur activité. Ils colonisent en premier lieu les adventices. Puis c’est au début de l’été que les altises adultes vont pondre et enterrer leurs œufs à quelques centimètres sous la surface du sol. Les insectes ont alors migré sur les hôtes secondaires en se déplaçant grâce à leur capacité de saut.
A l’état de larve, blanche et jaune avec quelques tâches sombres, l’altise peut mesurer jusqu’à 5 millimètres (2,5 lorsqu’il est adulte). Elle dévore les racines à proximité.
Les altises peuvent connaître plusieurs générations par an. Le développement est accéléré dans des conditions de fortes chaleurs et d’étés secs.
Ce coléoptère s’attaque aux plantes de genre « beta » (chénopodiacées) comme la betterave bien sûr, mais aussi l’épinard, le sarrasin, l’oseille, le chanvre ou encore la rubarbe.
Il peut également coloniser certaines mauvaises herbes ou adventices qui sont souvent pour lui un hôte primaire.
D’autres familles comme la petite altise (phyllotreta nemorum) ou grosse altise (psylliodes chrysocephala) s’attaquent au colza ou au chou et généralement aux brassicacées (ex crucifères).
Le chaetocnema t. ou c. attaque les cotylédons de la betterave et provoque des petites perforations irrégulières dans les feuilles, qui sont rendues à l’état de nervure.
De la levée jusqu’au stade 6, une attaque défoliatrice peut entraîner un fort retard de développement, une levée irrégulière et donc d’importantes pertes de rendement.
Préventivement, il est bon d’éliminer les mauvaises herbes en bordure de parcelles, qui constituent des hôtes primaires pour les altises.
Un semis précoce constitue également un moyen efficace pour réduire les dommages, pour court-circuiter le cycle de l’altise. Ainsi, les betteraves sont bien plus développées et résistantes à l’apparition des chaetocnema t. ou c..
Une terre bien préparée et meuble sera bénéfique aux plantes et donc à leur capacité de résistance.
Si la méthode d’observation de la parcelle au printemps montre une infestation importante et un pourcentage de feuilles atteintes de l’ordre de 30 % ou plus, une intervention doit absolument être appliquée en végétation par le biais d’un insecticide spécifique.
Second seuil d’intervention nécessaire, le milieu de l’été ; cette fois il faut intervenir si 50 % des feuilles portent des marques de piqûres/morsures.
Les produits à base de deltaméthrine ont un effet réputé efficace et résistant dans la durée.