Après une année de stabilité en 2013, la fréquence des souches de septoriose les plus résistantes aux triazoles a fortement progressé en 2014.
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L’analyse des 147 échantillons récoltés par le réseau performance en 2014 montre que la fréquence des phénotypes les plus résistants aux triazoles (détectés depuis 2008) a quasiment doublé entre les campagnes 2013 et 2014. Ils sont présents dans 16,1 % des échantillons contre 8,5 % en 2013 et 8 % en 2012. Ce sont surtout les souches présentant de forts niveaux de résistance à un ou quelques triazoles, dites « TriMR évoluées », qui sont à l’origine de cette progression puisque leur fréquence passe de 6,5 % en 2013 à 12,7 % en 2014.
Quant aux souches « MDR », très résistantes à la plupart des IDM (triazoles, prochloraze…) et faiblement résistantes aux SDHI, elles sont toujours largement minoritaires mais progressent légèrement : elles sont présentes dans 3,3 % des échantillons contre 1,9 % l’an dernier.
Les souches les plus sensibles (TriLR) régressent en 2014 et ne représentent plus que 7,2 % (contre 13,4 % en 2013). De leur côté, les souches TriMR restent ultra dominantes (76,8 %) mais leur proportion s’érode régulièrement depuis 2012 – 2 % chaque année). Pour mémoire, ces souches sont faiblement résistantes, et pour une part, entièrement sensibles au prochloraze, en particulier dans les régions de la façade Atlantique.
Au final, même si les souches les plus résistantes aux triazoles restent encore minoritaires, elles progressent de façon inquiétante (en particulier les phénotypes TriMR évolués, anciennement nommé « non MDR »). Les évolutions sont à suivre avec encore plus d’ attention en 2015.
En 2014, comme les années précédentes, aucune souche moyennement à fortement résistante au boscalid n’a été détectée. Rappelons toutefois que la famille des SDHI est concernée par les souches MDR « multi drug resistance », avec des niveaux de résistance compris entre 5 et 15 d’après Anne-Sophie Walker de l’INRA Bioger : « il faut une dose de fongicide 5 à 15 fois plus élevée que pour un isolat sensible afin d’obtenir le même effet sur le champignon. A ce titre, il est important de vérifier la capacité des SDHI à sélectionner ces isolats ».
Figure 1 : évolution de la proportion (%) des phénotypes les plus résistants de Septoria tritici dans les échantillons prélevés sur les témoins non traité en fin de saison du Réseau Performance depuis 2003
TriLR : souches faiblement résistantes aux triazoles
TriMR : souches moyennement résistantes aux triazoles
TriMR évoluées : souches plus résistantes à un ou plusieurs triazoles
MDR : souches très résistantes aux triazoles et faiblement résistantes aux SDHI.
A noter que les résultats 2014 ont été obtenus sur des échantillons issus de parcelles non traitées, alors que le monitoring des années 2008 à 2013 mélangeait des résultats de parcelles traitées et non traitées. La proportion réelle de ces phénotypes est par conséquent légèrement sous-estimée.