Florian, céréalier en Haut de France a confié à la société Agriwatt la rénova- tion de la toiture d’un des bâtiments de son exploitation et l’installation de panneaux photovoltaïques. Amélie Delebassé a accompagné l’exploitant pour rendre son projet viable et neutre financièrement.
Un reste à charge à zéro euro ?
Dans la mesure du possible, les projets de rempla- cement de toiture de bâtiment agricole combinés à l’installation de panneaux photovoltaïques ne pèsent pas sur les comptes d’exploitation de leurs clients.
En investissant 80 000 €, Florian céréalier en Haut de France, paiera 7 445 € d’annuités pendant 13 ans (taux d’emprunt de 1,5 % sur 13 ans). La vente de 10 200 € d’électricité par an en moyenne suffira pour dégager un excédent brut d’exploitation et la trésore- rie nécessaires pour faire face aux charges annuelles de 2 200 € de l’installation (maintenance, assurance, location de compteur au gestionnaire de réseau électrique) et aux échéances de prêts (maintenance, assurance, abonnement 4G, Tarif d’Acheminement de l’Electricité – TURPE).
Comme la charpente et l’ossature du bâtiment qui porte les panneaux sont en bon état, aucun travail de rénovation n’a été nécessaire. Avec les panneaux, le bâtiment de Florian est doté d’un nouveau toit.
Le dossier de rénovation de la toiture du bâtiment couplé à l’installation de panneaux photovoltaïques (puissance 100 kWc), qu’Amélie Delebassé, responsable commercial Agriwatt Haut de France, a remis à Florian, lui permet d’apprécier l’impact économique et financier de son projet sur le fonctionnement de son installation.
Sur ce compte de résultat partiel sont mentionnés les montants des travaux, les produits de vente de l’élec- tricité photovoltaïque produite mais aussi les coûts de fonctionnement et les amortissements de l’installation.
Un autre tableau récapitule les flux de trésorerie durant toute la durée du projet.
Florian pourra concrétiser son projet car sa demande d’autorisation de travaux faite à la mairie de sa commune a été acceptée. Le formulaire Cerfa 13404*07 dûment rempli et les pièces justificatives jointes décrivent fidèlement son projet. L’agricul- teur a pu compter sur Agriwatt pour remplir cette formalité administrative, la société l’accompagnant tout au long de son projet.
Travaux de raccordement, éléments pivots
Par ailleurs le coût de raccordement au réseau électrique de la future installation photovoltaïque (10 000 €) n’obère pas la rentabilité du projet. Le compteur est situé à 65 mètres du transformateur le plus proche.
Le montant des travaux de raccordement est l’élément pivot de n’importe quel projet d’installation de panneaux photovoltaïque. Trop élevé, il le rend moins rentable (Cf page 26 – Article Enedis).
Mais une fois le devis d’Enedis présenté puis accepté par le client – trois mois se sont alors écoulés depuis la remise d’un exemplaire du dossier de Florian par Agriwatt – la société chargée de la gestion et de l’aménagement du réseau de distribution pilotera tous les travaux de raccordement et de l’installation du compteur électrique en concertation permanente avec l’installateur de panneaux et l’agriculteur.
Consulter banquier et assureur
Ces dernières années financer des travaux de grande ampleur improductifs, comme par exemple, le rempla- cement de la toiture d’un bâtiment, était impossible. La conjoncture ne s’y prêtait pas. Mais en combinant ce projet à la production d’électricité photovoltaïque, l’ensemble est devenu tout à fait envisageable et réa- lisable.
Amélie Delebassé a proposé à Florian de remplacer la toiture en fibre cimentée par un bac acier 75/100 surmonté de panneaux photovoltaïques. L’autre alternative, un peu plus onéreuse aurait, été la pose d’une nouvelle toiture en tôles cimentées.
Avant de soumettre son projet, un contrôleur de charpente envoyé par Agriwatt a inspecté la structure du bâtiment à rénover pour s’assurer que sa charpente allait pouvoir supporter des panneaux (13 kg/m2) en plus du poids de la nouvelle toiture en acier.
Pour que les rails et les panneaux soient bien fixés à la charpente, l’écart des pannes ne doit pas excéder 2 mètres. Parfois, un redressement de la toiture s’impose.
Les panneaux installés remplaceront la toiture du bâtiment de Florian. Ils produiront 108 000 kWh par an.
Le prix de rachat du kWh contractualisé avec EDF dépend de la puissance de l’installation et il est fixé pour 20 ans lorsque la demande de raccordement au réseau est faite. Pour une puissance de 36 kW crètes, le prix du kWh est actuellement de 10,91 centimes. Au-delà de 100 kWc, ce dernier n’est plus que de 9,52 centimes (tarif retenu dans le projet de Florian).
Le retour sur investissement
Le local technique sera toujours édifié à l’écart du bâtiment pour éviter tout risque d’incendie.
Une fois le volet technique du projet mis au point, Amélie a élaboré le plan de financement de telle manière que l’activité de production photovoltaïque s’autofinance.
Comme Florian souhaite revendre l’intégralité de l’électricité produite, le retour sur investissement est approximativement de 11,2 années.
L’installation sera alors financièrement amortie. L’in- tégralité du produit de la vente d’électricité (ramené à 9 800 €/an après 12 ans de service) lui reviendra entièrement. Son résultat annuel avoisinera alors 7 500 €.
Si Florian avait envisagé d’auto-consommer la totalité de l’électricité produite, le plan de financement de son projet prendrait en compte la quantité d’électricité qui ne serait plus alors consommée.
Beaucoup moins rentable en France, la troisième alternative aurait été de combiner autoconsommation et revente. Le prix de rachat de l’électricité injectée serait bien plus faible (6 centimes par kWh) que le prix auquel l’électricité consommée est facturée par EDF par Florian.
Dans tous les cas de figure, le plan de financement et la simulation économique réalisée sur l’ensemble de la durée de l’emprunt qui sera souscrit, reposent sur des hypothèses « basses » afin de doter le projet d’une marge de sécurité.
Ce plan prend en compte une perte de rendement de production des panneaux de 0,5 % par an qui, dans les faits, ne se vérifie plus.
L’ensemble du dossier technique et économique sera complété par le montant supplémentaire de la prime d’assurance à payer (506 € HT chez Florian) pour couvrir l’installation contre les risques incendie notamment (voir papier page 36). Elle sera détermi- née au regard du dossier qui sera soumis à l’assureur.
Avant que les travaux ne soient lancés, ce dernier pourra être amené à prodiguer des conseils et à imposer un cahier de charges pour sécuriser le projet qu’il devra assurer.
Une étroite concertation avec le banquier
Le banquier contacté pour obtenir les prêts néces- saires pour financer la rénovation de la toiture et les panneaux photovoltaïques s’appuiera aussi sur le dossier technico-économique remis par Agriwatt à Florian. Les organismes bancaires travaillent toujours en étroite concertation avec des entreprises. Ils appré- cient la fiabilité des dossiers remis. Mais n’importe quel banquier étudiera la situation globale de l’ex- ploitation (cf papier page 23) avant d’accorder de nouveaux prêts.
En ayant soumis le dossier technico-économique de son projet, Florian s’expose naturellement à des ajus- tements qu’Agriwatt ne manquera pas de prendre en compte pour que le projet soit accepté par les parties. Sinon, Florian pourrait se voir proposer des prêts et des contrats d’assurance à des conditions rédhibi- toires qui pénaliseraient la rentabilité du projet.
Une fois les volets techniques, financier et assuranciel calés, il ne reste plus qu’à se lancer dans les travaux puisque la demande d’autorisation de travaux a été acceptée par la mairie. Lorsque le premier kWh sera produit, 14 mois seront écoulés depuis que Florian a fait appel à Agriwatt.
Pour plus d’informations, consulter : https://www.agriwatt.fr
Auteur: Frédéric Hénin