mercuriale annuelle

La mercuriale annuelle

Tirant son nom du latin mercurialis annua, cette plante herbacée annuelle dicotylédone appartient à la famille des euphorbiacées et est reconnue toxique. Très commune en Europe, cette adventice des parcelles cultivées et des jardins est présente partout en France et sur tous types de sols, mêmes les sols secs, préférant néanmoins les sols riches en azote et au pH basique.

La plantule de la mercuriale annuelle est très caractéristique : feuilles vert clair, opposées, ovales, ciliées et dentées, cotylédons de grande taille, à sommet tronqué et à nervures blanchâtres. A maturité, la plante mesure 10 à 40 cm, avec une tige côtelée et très ramifiée. Avec de longs pétioles vert clair, ses feuilles sont dentées et ciliées. Les fleurs mâles sont présentes au sommet de la plante et regroupées en épi au bout de fins pédoncules et les fleurs femelles sont présentes à l’aisselle des feuilles, solitaires ou regroupées par 2 ou par 3, sans pétales. Les graines mesurant environ 2 mm sont contenues dans des capsules poilues, larges et hispides, et sont de forme ovoïde et de couleur gris clair, avec des nervures réticulées. Le système racinaire est pivotant.

Cycles de développement

La germination de la mercuriale annuelle a lieu de février à juillet avec une levée échelonnée, superficielle, avec seulement 2 cm de profondeur nécessaires (la plante peut germer entre -6 et 0 cm). La période de floraison court de juin à novembre et sa période de maturation de septembre à novembre.

Les graines de la mercuriale annuelle nécessitent une période de dormance d’environ 3 mois et la persistance de son stock semencier est moyenne. Cette plante est invasive, avec une production de 750 à plus de 1000 graines par plant en fonction du milieu et de la compétitivité du pied. Son taux annuel de décroissance (TAD) se situe autour des 50 %.

Les types de cultures touchées

Avec une longue période de levée du printemps à l’été, la mercuriale annuelle est très concurrentielle et touche surtout les cultures de maïs, tournesol, soja, sorgho, betteraves… Elle est également gênante dans les cultures de colza d’hiver.

Les dégâts causés par la mercuriale annuelle

La mercuriale annuelle est une adventice très envahissante, qui se développe rapidement, captant lumière, eau et nutriments du sol, en forte compétition avec les cultures agricoles. Non contrôlée, elle peut causer d’importantes baisses de rendement dans les cultures de maïs et de betteraves surtout, mais aussi des difficultés de triage dans les cultures porte-graines (luzerne, trèfle violet, carotte, oignon, persil…)

Très toxique pour les lapins et le bétail, elle pose également problème dans les cultures de maïs à fourrage.

Quand et comment intervenir contre la mercuriale annuelle

Très invasive, la mercuriale annuelle est une adventice bien connue des agriculteurs, avec un développement particulièrement remarqué dans les cultures de printemps à rotation courtes et sur les sols peu ou pas labourés.

Les herbicides fonctionnent bien au stade de plantule pour l’éradiquer dans les cultures de betteraves et de pommes de terre. Cela est plus difficile dans les parcelles d’orge de printemps, maïs, sorgho et tournesol. La lutte chimique peut efficacement être complétée sur les plantules par une lutte mécanique à la bineuse, à la herse étrille ou à la houe rotative.

Dans les cultures où l’usage d’herbicides est impossible ou non pertinent en raison de la levée de la mercuriale, notamment de soja et de colza d’hiver, d’autres leviers agronomiques sont possibles :

  • la diversification des cultures en rotation avec une culture d’automne pour réduire la prolifération par une alternance des semis avec une solution de lutte contre l’adventice ;

  • les faux-semis au printemps stimulent la levée pour procéder ensuite à une destruction mécanique ou chimique avant semis ;

  • le déchaumage réduit la dissémination des graines s’il est effectué après la levée et avant le semis des cultures d’été.

En agriculture biologique, la rotation des cultures avec le semis de luzerne réduit la présence de la mercuriale annuelle, de même qu’un travail du sol important.


Ci-dessous, mercuriales annuelles (photo Adobe).

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