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La matière organique du sol : à quoi ça sert ?

Les principales caractéristiques du sol

Elles sont de 3 « natures » :

  • Physique : texture, aéré et capable de retenir l’eau
  • Chimique : disponibilités des minéraux pour les végétaux et Matière Organique en décomposition
  • Biologique : Micro-organismes, vers de terre, bactéries, champignon

Pour résumé très simplement un sol vivant est un sol que l’on nourrit et qui, lui-même, nourrit les plantes. Certains parlent même et visent l’autofertilité des sols donc pas d’amendement extérieur.

Un sol est composé de matières minérales et organiques :

  • Matière minérale : cailloux, graviers, sables, limons, argiles

Un sol est dit « franc » s’il est composé de la manière suivante :

  • 40 à 50 % de sable
  • 30 à 35 % de limon
  • 15 à 25 % d’argile

 

  • Matière organique : de 0 à 10 %

Elles se répartissent en trois groupes :

  • les Matières Organiques Vivantes (MOV), animale, végétale, fongique et microbienne, englobent la totalité de la biomasse en activité (racines, vers de terres, micro$ore du sol…),
  • les débris d’origine végétale (résidus végétaux, exsudats), animale (déjections, cadavres), fongique et microbienne (cadavres, exsudats) appelés «Matières Organiques fraîches ». Associés aux composés organiques intermédiaires issus de l’activité de la biomasse microbienne, appelés produits transitoires (évolution de la matière organique fraîche), elles composent les MO facilement décomposables.
  • des composés organiques stabilisés (« MO stable »), les matières humiques ou humus, provenant de l’évolution des matières précédentes. La partie humus représente 70 à 90 % du total.

Souvent la matière organique d’un sol agricole se situe entre 0,5 et 3 % celle d’un jardin entre 7 et 9 %. Il est possible de rencontrer (rare mais pas impossible si aucun export de paille et semis direct pendant 25 ans) des sols de grandes cultures à 12 % de MO. Cette (sur)abondance peut être, par ailleurs, source de difficulté agronomique.

La matière organique des sols représente le réservoir de carbone organique le plus important sur terre, devant la biomasse des végétaux.

Le complexe argilo-humique est l’association de colloïdes de matière organique et de matière inorganique chargés négativement, et d’ions minéraux chargés positivement liant l’humus et l’argile entre eux.

Les 9 rôles de la MO dans le sol

Dans le sol, les MO assument de nombreuses fonctions agronomiques et environnementales :

  • Elles assurent le stockage et la mise à disposition pour la plante, par minéralisation, des éléments nutritifs dont elle a besoin.
  • Elles stimulent l’activité biologique, étant à la fois source d’énergie et d’éléments nutritifs pour les organismes du sol.
  • Elles ont un rôle central dans la structuration du sol et participent à sa stabilité vis-à-vis des agressions extérieures (pluie, tassement…) en limitant notamment l’érosion hydrique.
  • Elles favorisent le réchauffement du sol (coloration plus sombre des matières organiques).
  • Elles contribuent à la perméabilité, l’aération du sol et la capacité de rétention en eau.
  • Elles jouent un rôle fondamental pour les autres compartiments de l’environnement en participant au maintien de la qualité de l’eau par leur forte capacité de rétention des polluants organiques (pesticides, hydrocarbures…) et minéraux (éléments traces métalliques).
  • Elles peuvent être aussi source de polluants potentiels, comme les nitrates et les phosphates.
  • Elles influencent également la qualité de l’air, par le stockage ou l’émission de gaz à effet de serre.
  • Elles ont un rôle de puits ou d’émetteur de carbone (principalement sous forme de CO2 ). Certains changements d’usage des pratiques agricoles favorisent le stockage du carbone dans les sols (conversion de cultures en prairies). Au contraire, la mise en culture de ces prairies entraine une diminution du stock de carbone.

Pour conclure quelques conseils :

  • Pour maintenir le statut humique des sols, il faut régulièrement leur fournir à manger.
  • Il est préférable de fournir des sources de matières organiques variées si l’on vise plusieurs objectifs.
  • Utiliser autant que possible les sources directement disponibles (résidus de cultures, couverts végétaux).
  • Pour les produits extérieurs, vérifier la qualité agronomique des produits disponibles localement avant utilisation (analyses, essai bout de champ,…).

 

Gilles CAVALLI

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http://agripreneur.fr/

https://www.agrifind.fr/

https://www.laballeronde.fr/

https://laballeronde.wordpress.com/

Ebook entrepreneur agricole du XXI siècle : https://fr.calameo.com/read/0029305581c2ac32755d9

https://certiphyto.io/

Sources :

https://aura.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Auvergne-Rhone-Alpes/Objectifs_77.pdf

https://occitanie.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Occitanie/GuidePO_Tome1_chapitre_2.pdf

3 Commentaire(s)

  1. Quand on dit que les sols agricoles se minéralisent c’est qu’ils perdent leur biomasse et ils perdent leur biomasse parce qu’ils n’en fabriquent pas assez ! Sans biomasse les sols deviennent trop perméables, les eaux qui alimentent les nappes phréatiques ne sont pas assez filtrées et les cultures manquent rapidement d’eau. La période idéale pour faire de la biomasse (et donc de la photosynthèse) c’est l’été mais pour cela il faut de l’eau, comme en France on diminue les surfaces irriguées de 10% par an pour alimenter des villes qui ne recyclent pas l’eau on amplifie la désertification, on s’attaque sérieusement à notre sécurité alimentaire , on détruit la biodiversité (un sol sec c’est un sol mort) et on en arrive même à dérégler le climat.
    https://www.mediaterre.org/actu,20200503184212,1.html

  2. L’azote est le principal gaz de l’atmosphère , bref il est aussi rare que l’eau sur Terre …
    L’air sec se compose, pour l’essentiel, d’azote (78,08 %), d’oxygène (20,95 %) et, pour moins de 1 %, de gaz rares comme l’argon (0,93 %), le néon (0,0018 %, 18,18 ppm), le krypton (1,14 ppm), le xénon (0,08 ppm), l’hélium (5,24 ppm) et, dans les basses couches, de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone (actuellement environ 0,04 %, 400 ppm), du protoxyde d’azote (0,5 ppm), du méthane (1,7 ppm). S’y ajoutent des traces de dihydrogène (0,000072 %), d’ozone (0,01 ppm), de radon, divers aérosols (poussières, micro-organismes) et aussi d’autres gaz polluants et particules.
    https://atmo-france.org/composition-de-lair/

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