vache dollars

La compétitivité du lait néo-zélandais protégée par sa monnaie

La parité du prix du lait payé aux éleveurs néo-zélandais par rapport au prix européen, observée depuis quelques mois, est due au recul du dollar néo-zélandais par rapport à l’euro. Sinon, le prix de la tonne serait supérieur de 16 €.

Selon le site clal.it, le prix de la tonne de lait payée aux éleveurs néo-zélandais était de 340 € en juillet dernier (dernier chiffre connu), soit un prix équivalent, selon la Commission européenne, au prix moyen payé aux éleveurs européens et français en particulier. Mais il reste inférieur au prix payé aux Pays-Bas, qui a atteint 372 € en juillet, dernier chiffre connu.

Cette parité est consécutive au redressement très rapide du prix du lait néo-zélandais : + 17 dollars en un an. En mai 2016, le prix payé était de 201 € la tonne.

Mais voilà, cette parité masque une réalité un peu plus complexe. Elle pourrait même brider les hausses à venir du prix du lait dans l’Union européenne.

Ces six derniers mois, la parité des prix du lait néo-zélandais et européen s’explique par la hausse concomitante et proportionnellement plus importante de l’euro par rapport au dollar néozélandais, de près de 15 %. Si bien que toute augmentation du prix du lait payé aux éleveurs néo-zélandais en dollars est compensée, sur le marché international, par la baisse de la monnaie nationale.

Si la monnaie néo-zélandaise était restée à son niveau de janvier dernier, le prix du lait serait équivalent à 355 € la tonne en juillet 2017, et non pas de 339 €.

Avec les Pays-Bas, la différence de prix serait alors de 17 € par tonne et non pas de 33 €, comme actuellement.

L’affaiblissement du dollar néo-zélandais s’est accéléré au fil des mois, dans le sillage du dollar américain. Et il explique en partie la stagnation du prix du lait payé aux éleveurs au cours des premiers mois de l’année 2017 autour de 330 € (moyenne européenne). Cependant, la hausse du mois de juillet de 8 € semble montrer que les fondamentaux du marché (déficit de beurre) reprennent le dessus.

Mais le fléchissement de la collecte de lait, constaté ces derniers mois, constitue d’ores et déjà en France un manque à gagner pour les éleveurs. Le pic de production au printemps dernier a été plus faible et la décroissance estivale de la collecte plus précoce que les campagnes précédentes.

Le prix actuel du lait, combiné aux cours de la viande, ne permettent pas de retrouver le niveau de marge de 2010. Avec un prix moyen de vente de lait et de viande ramené aux 1 000 litres de 464,7 €, la marge Ipampa (indice des prix d’achat des moyens de production agricole) était de 106 € en juin 2017.

Les éleveurs français restent fortement pénalisés par une conjoncture très mauvaise les mois passés. Au rythme actuel de l’évolution des prix, le redressement des comptes des exploitations sera long. Sur 12 mois, cette marge Ipampa est de 96 €, soit 16 % à son niveau de 2010 (moyenne mobile sur douze mois).

Notons, cependant, que l’alimentation ne pénalise plus les marges des éleveurs depuis quelques mois comme c’était le cas durant toute l’année 2016, selon une étude Agreste dont les résultats ont été restitués précédemment.

Note de conjoncture

La coopérative néo-zélandaise Fonterra a annoncé que le prix du lait payé aux éleveurs sera en moyenne de 6,75 dollars, soit près de 460 € au cours de l’euro actuel. Ce prix ne prend pas en compte la rémunération des parts sociales équivalente à 10 % du prix payé.
 

Notre illustration ci-dessous est issue du site Fotolia. Lien direct : https://fr.fotolia.com/id/100420744.

Article Précédent
Article Suivant