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La Commission européenne veut réduire les biocarburants de première génération

Après la défiance annoncée en France envers les biocarburants de première génération à l’issue de la Conférence environnementale mi-septembre, voilà que l’Europe s’y met. La Commission européenne veut réduire le taux d’incorporation de ces biocarburants, ce que dénoncent des syndicats, tels le puissant Copa-Cogeca.

Là où l’annonce française était floue quant à ses fondements (s’agissait d’agir sur le prix des céréales ou de contester le bilan écologique des biocarburants ?), la Commission européenne donne franchement raison au lobby environnementaliste qui remet en cause ce bilan. C’est donc sous l’influence de Greenpeace et consort que la Commission européenne propose désormais de limiter à 5 % l’incorporation des biocarburants de première génération dans les essences.

Dans son communiqué, la Commission européenne explique ainsi cette proposition : « Le but est de stimuler le développement d’autres biocarburants, dits de seconde génération, produits à partir de matières premières non alimentaires, telles que des déchets ou de la paille, dont les émissions sont sensiblement inférieures à celles des combustibles fossiles et qui n’interfèrent pas directement avec la production alimentaire mondiale.« 

Proposition contestée

De son côté, le Copa-Cogeca (syndicats européens des producteurs et des coopératives) a réagi dans un communiqué où l’on peut notamment lire : « Ce revirement profond dans la politique européenne des biocarburants aura des répercussions considérables sur la bioéconomie, l’emploi et les futurs investissements dans les biocarburants. Dans une lettre conjointe adressée à la Commission européenne, les principaux représentants du secteur européen des biocarburants ont insisté sur le fait que ce changement majeur dans la politique européenne en matière de biocarburants entraînera une perte de confiance importante dans les décisions politiques de l’UE et menacera les futurs investissements dans le secteur des biocarburants et dans la bioéconomie en général. Ils ont lancé l’avertissement suivant : « Sans cadre politique stable, il n’y aura pas d’investissements dans les biocarburants avancés en Europe ». L’industrie européenne des biocarburants a réalisé des investissements à hauteur de 14 milliards d’euros et fournit, selon les estimations, un emploi direct à quelque 100 000 citoyens européens. Ils ont également souligné que les effets combinés des projets de la Commission empêcheront l’UE d’atteindre ses objectifs fixés à l’horizon 2020, notamment ceux de la Directive sur la qualité des carburants, et mineront la confiance des investisseurs dans la politique européenne. Les représentants du secteur remettent en question l’exactitude et la fiabilité de l’étude d’impact de la Commission sur ce sujet.« 

Le sujet est donc en débat, nous le suivrons bien sûr de près.

Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à commenter cet article avec votre opinion, dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

En savoir plus : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-12-1112_fr.htm (la proposition in extenso de la Commission européenne).

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