Les importations d’orge par les Chinois suscitent toujours beaucoup d’interrogations, notamment sur leur volume pour l’année en cours. Si l’Australie est leur premier fournisseur, les orges françaises gardent une place de choix.
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Le fait que la Chine importe de l’orge n’a rien de nouveau, même si les quantités ont beaucoup varié suivant les années : 1 Mt en 2007-08 contre 3.7 Mt en 2013-14. En cause, une production locale en baisse constante depuis 2008 et, en parallèle, une augmentation continue de la demande en orge par la filière de la malterie essentiellement. Ainsi, sur l’année civile 2014, les Chinois devraient importer 4.7 Mt d’orges (brassicole et fourragère) dont 4.27 Mt sont déjà livrées.
En réponse à une consommation de bière en hausse, la Chine voit sa demande en malt en forte augmentation et par conséquent, sa demande en orge de brasserie. Les estimations pour la demande chinoise en malt en 2014 tournent autour de 3.417 Mt, soit environ 4.14 Mt d’orge de brasserie (taux de maltage de 85 %). De plus, même si toutes les malteries chinoises ne sont pas en activité (seulement 50 sur 300 dans le pays), de nombreux projets de malteries sont en cours de construction. Neuf nouvelles usines devraient voir le jour d’ici peu avec des capacités de production annuelle allant de 30 000 à 200 000 tonnes.
Dans le même temps, les surfaces chinoises en orges ont fortement baissé : les Chinois n’auraient consacré que 326 000 ha à cette culture en 2014, soit une baisse de 22.5 % par rapport à 2013, pour une production de 1.37 Mt, dont 595 Kt seront utilisées par les malteurs.
La production d’orge pourrait encore diminuer dans les prochaines années, car cette culture est considérée comme une production moins stratégique en Chine par rapport à celle du maïs et du blé. Cela va nécessiter l’importation de volumes très conséquents en orge de brasserie.
Par ailleurs, la chine a également des besoins en orges fourragères. Dans un souci de diversifier les approvisionnements par matière première agricole et pour pallier la cherté du maïs local, les fabricants d’aliments du bétail ont opté cette année pour une formulation incluant de l’orge fourragère pour nourrir les canards, les poulets et les porcs.
Bien que la Chine souhaite diversifier ses origines, seuls quelques pays sont autorisés à exporter de l’orge dans l’Empire du Milieu en 2014 : l’Australie, l’Argentine, le Canada, le Danemark, la France, la Mongolie, l’Ukraine et la Finlande. Au premier rang de ses fournisseurs, on retrouve l’Australie avec 3.2 Mt en 2013-14 et déjà 343 280 t en 2014-15 (figure 1). Concernant la France, l’action menée depuis 10 ans pour faire connaître les orges françaises en Chine lui a permis de se placer entre la 2e et la 4e place des exportateurs mondiaux d’orges à destination de la Chine. La part de marché et les volumes exportés peuvent varier considérablement d’une année sur l’autre. Ainsi, en 2013-14, la Chine a importé 101 570 t d’orges françaises contre 519 770 t en 2010-11. Pour la campagne en cours, plus de 500 Kt ont déjà été vendues depuis le 1er juillet 2014.
Les orges françaises sont attrayantes du fait de leur compétitivité (en particulier cette année) en comparaison des autres origines, mais aussi par leur période de récolte, qui précède de 5 mois l’arrivée des orges australiennes sur le marché.
Figure 1 : Origines des importations d’orges par la Chine par campagne de commercialisation du 1er juillet au 30 juin
Source: Centre National de l’Information des Céréales et de l’Huile de Chine
D’après les informations de France Export Céréales en Chine et du forum 2014 sur le développement de la filière des matières premières chinoises – 26 septembre 2014