Avec une production en hausse depuis le début des années 2000, la Chine est en tête des pays producteurs de blé dans le monde. Pour 2014/15, les experts chinois tablent sur une production de 126 Mt. Pour autant, le pays continue d’importer des volumes conséquents de blé comme lors de la campagne dernière pendant laquelle plus de 6 Mt avaient été livrées. Perspectives sur la campagne 2014/15.
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Dans le cadre d’une politique de soutien, le blé est la troisième céréale la plus produite en Chine en 2013 avec presque 122 Mt. Ce chiffre est en hausse depuis 2003 avec un tassement observé depuis 2006. Les surfaces sont stables depuis 2009/10, aux alentours de 24,1 Mha, derrière celles de l’UE-28 et de l’Inde. S’agissant des rendements, ils sont en progression, passant de 47,4 q/ha en 2009/10 à 52,3 q/ha en 2014/15.
Historiquement, la Chine est importatrice nette (figure 1). Après une accalmie, ses importations de blé sont en hausse depuis 2009 et aujourd’hui, le blé est la céréale la plus importée par les Chinois derrière le maïs et l’orge.
Figure 1 : évolution des importations et des exportations de blé en milliers de tonnes
Source : Yang Weilu/Association nationale de l’économie céréalière
Les grands volumes importés par la Chine pèsent dans les échanges mondiaux et le bilan des grands pays exportateurs. Ainsi, avec 6,773 Mt en 2013/14, l’importation de blé par la Chine représente 3 % des échanges mondiaux et place le pays au 5e rang mondial des importateurs de blé. Au cours du premier semestre 2014, la Chine a intensifié son rythme d’importation de blé en réponse à des écarts de prix favorables à l’importation de blé provenant des pays étrangers. Pour la campagne 2014/15, les experts prévoient des importations de blé à hauteur de 3 Mt (tableau 1).
Tableau 1 : bilan de l’offre et de la demande en blé
Source : Yang Weilu/Association nationale de l’économie céréalière
A plus long terme, les experts chinois prévoient une poursuite des importations dans la limite des quotas de 9,640 Mt négociés à l’OMC. L’examen du bilan conduit néanmoins à imaginer une diminution des stocks au cours des dernières campagnes qui ne pourra sans doute pas se poursuivre longtemps.
La part de la France dans les importations chinoises de blé reste marginale. Et concernant des volumes importants, la Chine restera surtout pour nous un marché d’opportunité. Elle pourrait néanmoins offrir au blé français des niches de marché, sous réserve de pouvoir valoriser les spécificités de nos blés (qualités des protéines) dans des produits de boulangeries/viennoiseries françaises adaptés à la demande des consommateurs chinois.
Par Antoine Jeandey
Journaliste professionnel depuis 1987. Rédacteur en chef de WikiAgri depuis sa création, en janvier 2012. Par ailleurs élu, adjoint au maire de Chaudon (commune rurale d'Eure-et-Loir, 1700 habitants). Co-auteur (avec Camille Beaurain) de "Tu m'as laissée en vie - Suicide paysan, veuve à 24 ans" paru au Cherche Midi éditeur. 
