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Dans la plupart des cas, ces gelées sont survenues entre le lever du jour et le lever du soleil. Leur durée est courte et souvent, les températures relevées sous abri restent comprises entre – 4°C et 0°C (carte 1).
Carte 1 : Températures minimums le 20 avril 2017
Par exemple, le 20 avril, les températures minimum relevées sous abri sont de : -1,2°C à Sens, -2,2°C à Auxerre, -4,3°C à Cerisiers, -3,1°C à Dijon, -2,2°C à Beaune, 0,1°C à Dole, -3,2°C à Nevers, -0,4°C à Tournus, 0,5°C à Mâcon.
Deux types de risques
A cette période, le froid engendre deux types de risques.
Le froid méiose
A ce stade, les céréales sont le plus sensibles aux stress climatiques, notamment aux températures fraîches (< 4°C sous abri) lorsqu’elles s’accompagnent de faibles rayonnements. La méiose est un stade très bref (environ 48 h), qui correspond à la « fabrication » du pollen. Il se situe précisément lorsque le haut de l’épi atteint la ligule de l’avant dernière feuille, soit quelques jours avant que la gaine éclate, entre dernière feuille pointante et dernière feuille étalée.
Figure 1 : Représentation d’une plante à un stade très proche de la méiose
Le sommet de l’épi (1) est distant d’environ 2 cm de la ligule de l’avant-dernière feuille et le limbe de la dernière feuille est à moitié déployée.
Ce stade sera atteint pour les situations les plus précoces (milieu*date de semis*variétés), du 20 au 25 avril pour les orges d’hiver, et environ une semaine plus tard pour les blés, soit entre le 28 avril et le 3 mai. Les stades ont actuellement environ une semaine d’avance par rapport à la médiane des 20 dernières années.
Par exemple, Eticel semée au 01/10 en plaine de Dijon est aujourd’hui au stade méiose voir au-delà. Les situations plus tardives (ex : plateaux de Bourgogne) ne sont pas encore au stade méiose.
Pour l’instant, il est encore trop tôt pour évaluer le risque de froid à la méiose et les conséquences sur l’absence de fécondation par stérilité des grains de pollen. D’autant plus que le rayonnement actuel n’est pas limitant. Dans ces conditions, il n’y a pas à craindre, pour l’instant d’accident majeur touchant de nombreuses parcelles et ayant des conséquences graves généralisées.
Les gelées directes des futures pièces florales
Pour que ce type d’accident survienne, il faut que l’eau contenue dans les tissus gèle et fasse éclater les cellules. Les températures doivent donc être nettement négatives (inférieures à -4°C sous abri) sur une durée prolongée pour que le froid « pénètre » à l’intérieur des organes, surtout lorsque ceux-ci sont encore protégées à l’intérieur de la gaine. Par ailleurs, le climat actuel est sec et donc, les épis ne sont pas gorgés d’eau, ce qui limite le risque.
Dans tous les cas, si un accident est intervenu, il ne pourra être diagnostiqué qu’au-delà de la floraison.
La seule mesure à prendre durant cette période froide est d’éviter les traitements phytosanitaires, dont la sélectivité pourrait être mise en défaut par de fortes amplitudes thermiques journalières.
Ces fortes amplitudes ont provoqué des taches physiologiques (photo 1) qui ne sont pas à confondre avec de la maladie. La généralisation de ces symptômes sur beaucoup de parcelles et leur positionnement sur les étages foliaires supérieurs doivent surtout faire penser à des taches dites « physiologiques ».
Photo 1 : Taches physiologiques sur blé – le 10 avril 2017 – Bretenière (Côte d’Or)