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Fractionner les apports d’azote tout en limitant les pertes par volatilisation

Pour valoriser au mieux les apports azotés sur maïs, il faut intervenir au bon moment par rapport aux besoins de la plante et bien choisir la modalité d’apport pour éviter les pertes par volatilisation.

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Réaliser l’apport principal juste avant le stade 6-8 feuilles du maïs

Jusqu’au stade 6-8 feuilles, les besoins du maïs en azote sont assez limités. Aussi, le premier apport doit se limiter à la dose nécessaire au démarrage de la plante (40 kg N/ha suffisent).



Une fois le stade 6-8 feuilles dépassé, les besoins en azote de la culture augmentent fortement et restent à un niveau élevé jusqu’à la fin de la floraison femelle. Pour valoriser au mieux l’azote, l’apport principal doit donc être réalisé autour du stade 6-8 feuilles.



Dans les situations fragiles (sols filtrants, pauvres en matière organique, semis précoces en zones pluvieuses…), il est également possible d’apporter 30 kg N/ha environ à 2-3 feuilles sous forme d’ammonitrate. Cet apport azoté permet de booster la culture à un moment de son cycle où les réserves de la graine sont quasiment épuisées et son système racine n’est pas très performant. Le solde de l’azote doit ensuite être apporté vers 6-8 feuilles.

Attention aux pertes par volatilisation

La volatilisation ammoniacale correspond à l’émission d’ammoniac gazeux (NH3) dans l’air, ammoniac issu de l’ion ammonium (NH4+) contenu dans la solution du sol. La forme d’engrais apportée prédispose plus ou moins à ce phénomène : plus l’azote de l’engrais sera présent sous forme d’urée ou d’ammonium, plus le risque de perte sera élevé. L’urée granulée et la solution 39 sont donc les formes d’engrais les plus sensibles à la volatilisation ammoniacale.

Figure 1 : devenir de l’urée dans le sol

Le type de sol et les conditions climatiques au moment de l’apport jouent également un rôle important. Les sols à pH basique présentent le plus de risque de volatilisation et les conditions climatiques sèches, chaudes et venteuses au moment de l’apport sont propices à ce phénomène.



Pour limiter ces pertes, il est recommandé d’enfouir l’urée granulé assez profondément dans le sol (15 cm environ) pour que l’ammoniac qui se dégage soit fixé avant d’atteindre la surface du sol. Le binage réduit les pertes par volatilisation mais ne permet pas d’atteindre le niveau d’efficacité de l’ammonitrate dans des conditions favorables à la volatilisation. Le risque de volatilisation de l’urée peut aussi être fortement atténué si une pluie suffisante suit de peu l’épandage (20 à 30 mm) pour transférer l’urée en profondeur.

 

Clémence Aliaga, Aude Carrera, Gilles Espagnol, Sylvie Nicolier (Arvalis – Institut du végétal)

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