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Foreurs du maïs, la lutte passe par la protection en première génération

En première génération, l’objectif est de réduire les dégâts directs des pieds de ponte des sésamies ; mais aussi de réduire les populations et ainsi limiter les attaques en deuxième génération des pyrales et sésamies.

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Voici ce qu’il faut retenir du BSV n°15 du 24 mai 2017 (extrait) :

• Sésamie : les 50 % de vol seront atteints cette fin de semaine et début de semaine prochaine sur la plupart des secteurs.

• Pyrale : le vol débute.

Viser la première génération

L’efficacité de la lutte demande une action collective dans chaque secteur. Dans une zone donnée, la lutte peut être ciblée sur les parcelles à risque : présence de résidus de culture, maïs les plus développés, parcelles situées à proximité de zones enherbées (jachères, graminées) et/ou des zones humides.

Etant donné les infestations en 2016 dans les différents secteurs d’une large région sud-ouest, il faut privilégier de cibler en G1 la sésamie ou le couple pyrale/sésamies. Des traitements ne ciblant que les pyrales, tels que les trichogrammes, ne sont pas adaptés dans cette situation. Les stades d’application dépendent des solutions choisies et de leurs cibles. La période optimale d’application d’un produit insecticide en végétation est indépendante du stade du maïs.

– Diflubenzuron (Dimilin Flo) : action ovicide et larvicide sur la sésamie uniquement. La date optimale de traitement est à environ 30 % du vol de papillons de sésamies.
– Pyréthrinoïde (nombreuses spécialités commerciales), chlorantraniliprole (Coragen) ou autres produits avec action larvicide sur pyrale et sur sésamie. Les substances actives étant non systémiques, la période d’application du produit doit être ajustée en fonction de la cible.

â–º Objectif sésamie : application une semaine après que 50 % du vol de sésamie ait été réalisé. Cette date correspond au stade où les jeunes larves dites « baladeuses » (stade L3) colonisent les pieds voisins du pied porteur de la ponte.
â–º Objectif pyrale & sésamie : compromis entre le stade optimal sésamie décrit ci-dessus et le pic de vol pyrales.

Dans tous les cas, une stratégie de traitement en deux applications (espacées de 10-12 jours) apporte une meilleure efficacité.

Tableau 1 : stratégie de lutte contre la pyrale et la sésamie

Pyrale ou sésamie : reconnaître sa cible

• Les papillons


Tableau 2 : clés de reconnaissance des papillons de pyrale et de sésamie


• Les larves


Tableau 3 : clés de reconnaissance des larves de pyrale et de sésamie

 

Estimer le risque foreurs

La décision de traiter contre les foreurs n’est pas toujours facile à objectiver ; le niveau de risque étant dépendant de plusieurs paramètres indirects. Rappelons que la surveillance des vols dont fait état le Bulletin de Santé du Végétal permet le positionnement des traitements mais n’est dans aucun cas un indicateur du niveau de risque. Le niveau de risque peut être estimé en prenant en compte les points suivants :

– Niveau d’attaque en année N-1 dans le secteur
En 2016, la pression des sésamies était significative sur l’ensemble du territoire Aquitain. Par contre, la présence des pyrales est plus marquée sur le Sud du secteur. De manière générale, dans les secteurs des vallées, les deux types de populations sont souvent présents. A l’Ouest, la sésamie domine souvent et en tendance, la pyrale est plus présente sur la partie Est (carte 1).

Carte 1 : Intensité cumulée des attaques de sésamies et pyrales par secteur en 2016

En 2016, la pression foreurs plus modérée qu’en 2015 reste significative avec une large dominance des Ssésamies (source BSV).

– Conditions de survie des larves
â–º le broyage des résidus de culture immédiatement après la récolte réduit notablement les populations ;
â–º conditions hivernales : bien que plus froid qu’en 2016, l’hiver n’a a priori pas été favorable à une diminution des populations.

– Appétence des maïs
En G1, les parcelles les plus développées sont les plus exposées. A l’inverse, en G2, les parcelles les plus tardives sont plus appétentes.

– Le risque de dégradation de la qualité sanitaire doit également inciter à limiter le développement des foreurs.

 

Clémence Aliaga, Aude Carrera, Gilles Espagnol, Sylvie Nicolier (Arvalis – Institut du végétal)

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