A Grasse (Alpes-Maritimes), la filière de fleurs à parfum manque de producteurs. De nouvelles vocations naissent depuis quelques années, mais elle peine à recruter et à se redresser. Les nouveaux installés éprouvent même des difficultés pour trouver des greffes de rosiers.
« Aujourd’hui, nous cultivons environ 40 hectares de plantes à parfum. Pour autant, la totalité de nos surfaces disponibles n’est pas encore exploitée. Elle nous permet d’envisager d’accueillir de nouveaux projets et de nouvelles productions », expliquait Christelle Archer le 12 mai dernier dans Le Monde.
Comme de nombreux producteurs, Elle a rejoint l’association Les Fleurs d’Exception du Pays de Grasse. Parmi ses objectifs, citons la promotion et la valorisation des productions florales et végétales mais aussi l’installation de nouveaux agriculteurs. Ce sont pour la plupart des personnes ayant eu auparavant une autre activité professionnelle.
La filière plantes à parfum renaît quasiment de ses cendres ! C’est l’ensemble d’un savoir faire qui a failli disparaître faute de greffes de rosiers pour planter les parcelles des producteurs juste installés. Car les greffeurs encore en activité sont à l’âge de la retraite depuis des années!
« Il a fallu que Chanel et Dior, des grosses locomotives du luxe, jouent le jeu et signent des contrats à long terme avec les agriculteurs pour créer un électrochoc dans la profession », explique Sébastien Rodriguez, de la Roseraie de Vignal, dans le même article du Monde. C’est ainsi que, après des années de délocalisation, la production de fleurs à parfum retrouve un certain attrait à Grasse.
Dans les années 1980/1990, la production de fleurs à parfum s’est massivement délocalisée dans ce pays mais aussi en Turquie. Et de nombreux produits de synthèses dans l’industrie du parfum ont remplacé les essences naturelles employées pour la fabrication des parfums.
Quel producteur n’est pas revenu de sa coopérative avec sa récolte invendue, faute de débouchés ? Dorénavant, les producteurs grassois de fleurs d’oranger, de jasmin ou de roses de Damas contractualisent leurs récoltes (prix, volumes). Il n’est plus question, comme l’étaient leurs prédécesseurs, d’être à la vindicte des distilleries et se voir refuser sa récolte en raison d’une surproduction.
Mais les productions de fleurs d’oranger, de roses et de jasmins sont confidentielles. Elles ne portent que sur quelques dizaines de tonnes alors que dans les années 1920, plus de 3.000 tonnes de fleurs étaient produites.
Ci-dessous, vidéo avec Christelle Archer.
En savoir plus : http://www.fleurs-exception-grasse.com (site des fleurs d’exception du pays de Grasse).
Notre illustration ci-dessous est une copie d’écran de la vidéo ci-dessus, avec Christelle Archer.