Quatre ans de recherche ont permis de formaliser la mise en œuvre pratique d’un système de localisation d’engrais azotée sous forme solide sur maïs. Injecter de l’azote en profondeur permet de produire tout en préservant la qualité de l’eau et de l’air. Tour d’horizon des principaux résultats du projet Indee conduit en Alsace.
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Dans les années 1990, un agronome allemand avait proposé une nouvelle méthode de fertilisation azotée du maïs, baptisée Cultan pour « Controled Uptake Long Term Ammonium Nutrition » que l’on peut traduire par « Absorption contrôlée d‘azote par alimentation de longue durée en ammonium ». Elle consiste à injecter de l’azote sous forme d’un dépôt concentré d’ammonium localisé un inter-rang sur deux à une profondeur constante (entre 15 et 18 cm).
Le projet de recherche Indee, soutenu par des fonds européens, est reparti de cette idée dans l’optique de mettre au point un outil d’injection opérationnel et de mesurer les performances de ce système comparé aux méthodes traditionnelles (enfouissement de l’engrais par binage ou épandage en surface). Depuis 2011, ce projet regroupe des partenaires franco-allemands des régions Alsace, Bade-Wurtemberg et Rhénanie-Palatinat. L’outil d’injection d’azote dans le sol a été conçu pour réduire au maximum le travail du sol, tout en positionnant le dépôt d’azote à une profondeur constante, en perturbant le moins possible le sol et en refermant correctement le sillon pour éviter toute perte d’azote par volatilisation.
Les essais montrent qu’à dose totale équivalente, injecter de l’azote dans le sol un inter-rang sur deux procure le même rendement qu’un apport classique d’azote en plein. Les Allemands parlent d’une diminution possible de la dose de 20 % grâce à cette méthode qui doit mieux valoriser les apports en minimisant les pertes, mais ceci n’a pas pu être validé dans les essais français.
Concernant la concentration de nitrate dans les eaux, la mise en œuvre de la technique Cultan n’a pas dégradé la qualité des eaux souterraines, mesurée au travers des bougies poreuses présentes sur les sites d’expérimentation.
Du côté des pertes d’azote par volatilisation ammoniacale, les systèmes de mesure mis en place après passage n’ont décelé aucune trace d’ammoniac dans l’air après l’incorporation en profondeur de l’azote. A titre d’exemple, en 2015 lors d’un printemps chaud, sec et venté, ces pertes ont été de l’ordre de 28 % après un épandage d’urée en plein, de 4 % lorsque l’apport en plein est suivi d’un binage et de 0 % avec la méthode Cultan.
Aujourd’hui un constructeur allemand s’intéresse de près à l’outil mis au point et a présenté le prototype lors du salon Agritechnica de Hanovre en novembre 2015. Il est maintenant en train de mettre au point un outil d’injection en profondeur de l’azote de manière industrielle.
Arvalis – Institut du végétal et ses partenaires poursuivent leurs travaux, en particulier en testant l’incorporation de diverses formes d’engrais, formulés ou non avec des additifs, retardateurs d’hydrolyse de l’urée ou de nitrification. Un nouveau projet européen sera déposé dans ce sens.