Expérimentation : Le collectif pour avancer plus vite
Samuel Honoré mène des essais culturaux en lien avec le Geda de l’Artois. Il est convaincu que le travail collectif permet d’obtenir des résultats plus rapidement et de limiter les abandons.
En bordure de l’autoroute A1, en arrivant à proximité d’Arras dans le Pas de Calais, certains champs affichent une densité de végétation et une verdure assez peu commune pour la saison dans cette région. À 15 jours de noël, hormis les tournesols qui ont grillé aux premières gelées, les couverts végétaux sont encore foisonnants. À côté, c’est une parcelle de colza avec plantes compagnes qui attire le regard. Encore plus étonnant, dans le champ voisin, la culture de blé est tapissée de trèfle. Ces différentes parcelles situées sur la commune de Fampoux sont le témoignage de l’importance que donne à l’expérimentation l’agriculteur qui les cultive. Samuel Honoré produit ici du blé, du colza, de l’orge, de la betterave, du pois de conserve, de la pomme de terre fécule et du maïs grain sur 98 hectares. Plusieurs années d’expérimentations ont déjà permis de passer l’ensemble de la ferme en techniques culturales simplifiées. Les essais et test font parti intégrante de la rotation mise en place sur l’exploitation.
Du trèfle dans le blé
Les essais qui l’occupent actuellement concernent en partie les plantes compagnes. « J’ai implanté mon colza avec du trèfle et de la féverole » détaille Samuel Honoré. Il aura fallu trois à quatre ans pour trouver le mélange et la densité de semis optimale. Il continue aujourd’hui de rechercher l’optimisation des techniques d’implantation. « Je sème la féverole à la volée avec un épandeur. Puis je sème le trèfle et le colza dont les graines ont des tailles plus proche. C’est le passage de a herse rotation ou des disques lors du semis qui permet d’obtenir le profondeur pour la féverole » explique-t-il. Les expérimentation se se poursuivent maintenant sur la suite de la rotation. « Le trèfle persiste, j’essaie de le garder dans la culture suivante en implantant le blé en TCS » résume l’agriculteur. Dans cette optique, il a décidé de changer de trèfle l’an prochain et de prendre du nain pour éviter qu’il concurrence trop le blé. Prochaine étape : introduire des plantes compagnes dans les cultures de printemps. « J’ai vu qu’il y avait des choses qui étaient testées sur betterave. Je garde un oeil dessus » commente-t-il.
Samuel Honoré a également une parcelle dédiée aux essais variétaux. Il y cultive 7 bandes côte à côte, avec 7 variétés différentes. « ça me permet d’analyser en instantané les variétés qui sont le plus touchées par les maladies. Cette année, il y en a une qui a sauté car je trouvais qu’elle était trop impactée par la rouille » témoigne-t-il. La récolte de cette parcelle sert ensuite de semence fermière pour le reste de l’exploitation.
.
Miser sur le travail de groupe
Pour mener à bien ses essais, l’agriculteur du Pas-de- Calais mise sur le
collectif. « Après une expérimentation loupée, qui a été menée seul, le producteur peut abandonner. En groupe cela permet d’analyser les causes de l’échec et de persévérer » insiste-t-il. À titre personnel, il fait parti du groupe Culture du Geda Artois qui compte une quinzaine d’agriculteurs et d’agricultrices, dont le célèbre youtubeur « Thierry l’agriculteur d’Aujourd’hui ». Ce travail de groupe est particulièrement intéressant pour l’élaboration de couverts végétaux. Il permet de tester plusieurs modalités et densités semis la même année. « Nous arrivons ainsi à comprendre pourquoi certains couverts sont pénalisés, notamment avec les rémanences de produits phytos utilisés dans une ferme et pas l’autre » précise-t-il. Le travail de groupe a également un avantage économique. Les semences sont commandées en groupe pour réduire les prix. Chaque membre du groupe envoi un appel d’offre à sa coopérative ou son négoce. Les sites de vente en ligne sont également démarchés. « Il y a une vraie différence de prix et en plus ça nous permet d’avoir exactement ce qu’on veut comme graine, ce qui n’est pas toujours le cas habituellement ». Cette année, c’est un mélange de féverole, tournesol, vesce, phacélie, moha, niger et moutarde abyssinie qui a été implanté chez les membres du Geda.= Cerise sur le gateau, les pratiques testées dans le groupe se diffuse dans les champs alentours. « Il y a un effet vitrine. J’ai vu des voisins qui commençait à reproduire ce que nous testons avec le groupe » sourit Samuel Honoré.
Auteur: Thimothée Legrand
Vous devriez contacter Frédéric Thomas de la revue TCS, il est très en avance sur la conservation des sols, quand l’INRAE cherche des solutions Frédéric apporte des réponses …
http://agriculture-de-conservation.com/-La-Revue-TCS-.html