Durant les six premiers mois de l’année 2024, les exportations européennes ont progressé de 1 Mds à 116,4 Mds d’€ (1) comparées à l’an passé car l’industrie alimentaire et les filières animales affichent de très belles performances.
Par ailleurs, les importations agricoles et agroalimentaires ont diminué de 500 millions d’euros à 82,7 Md’€ au terme du premier semestre 2024.
Aussi, l’excédent commercial européen de 33,7 Mds d’€, équivalent à 29 % des ventes, est supérieur d’1,5 Mds d’€ à celui de 2023 sans que la France y ait contribué. Son solde commercial excédentaire a stagné.
Au terme du premier semestre 2024, les 4,3 milliards d’euros (Mds d’€) d’excédent français ne représentent que 12 % du solde européen (33,7 Mds d’€ – source Commission européenne) alors que l’Hexagone (17,3 Mds d’€ – source Agreste) (1) sa contribution au commerce européen (116 Mds d’€) avec le reste du monde est de 15 %. Autrement dit, les importations de la France pèsent fortement sur son excédent commercial. Toutes proportions gardées, notre pays importe plus que ses voisins.
Par ailleurs, l’excédent de 4,3 Mds d’€ masque un déficit agricole d’1,5 Mds d’€. Seule sa balance commerciale de produits agroalimentaires est positive (+5,8 Mds d’€). (cf encadré)
Les partenaires commerciaux européens
L’Union européenne dégage son excédent commercial en vendant des céréales, des produits laitiers, du vin, de la viande de porc, des œufs et même la viande bovine!
Seules les filières des fruits, des huiles végétales et des protéines végétales (graines et tourteaux) ou encore du café, du thé et du cacao sont structurellement déficitaires (-28 Mds d’€ en 2023).
L’an passé, les Vingt-sept ont réalisé près de la moitié de leurs exportations hors de l’UE avec le Royaume Uni, les Etats-Unis, la Chine et la Suisse. En dépit de la guerre avec l’Ukraine, la Russie fait aussi partie du Top 15 des pays importateurs de produits européens mais le Brésil est un client insignifiant.
Or ce dernier est en tête des pays qui approvisionnent l’Union européenne (17 Mds d’€ en 2023) suivi pas le Royaume Uni (15 Mds d’€), l’Ukraine, les Etats-Unis et la Chine (59 Mds d’€ du total l’an passé). La Côte d’Ivoire est le 7ème pays à 4 Mds d’€.
Un déclin important en deux ans
Le solde commercial agricole et agroalimentaire hexagonal contribue chaque année de moins en moins à l’excédent européen. Proportionnellement au chiffre d’affaires réalisé à l’export, il est de plus en plus faible.
Porté par la flambée des cours des céréales durant le second semestre 2022, l’Hexagone avait réalisé un excédent de 11 Mds cette année-là, équivalait à 19 % du solde commercial européen (57 Mds d’€).
Par ailleurs, le solde commercial français équivalait à 30 % de ses ventes alors que celui de l’Union européenne n’excédait pas 25 % du chiffre d’affaires (57 Mds d’€/228 Mds d’€), soit 5 points de moins que la France.
En 2023, la situation s’est inversée. Le solde commercial de l’UE (70 Mds d’€ ; + 13 Mds d’€ en un an) équivalait à 31 % (+ 6 points en un an) de ses exportations hors de ses frontières (70 Mds d’€/228 Mds d’€).
Dans le même temps en France, l’excédent de 9 Mds d’€ ne représentait que 26 % (- 4 points) de ses exportations (34,6 Mds d’€). Aussi, il équivalait à 12,8 % de l’excédent européen (- 6,2 points sur un an).
Cette année-là, l’Union européenne avait expédié 228 Mds d’€ de denrées et elle avait réduit ses importations de 13 Mds d’€ en un an.
Dans le même temps, les importations hexagonales (25,5 Mds d’€) avaient augmenté en valeur (+ 6 Mds d’€ en trois ans) alors que les exportations avaient très peu progressé. En conséquence, ces dernières ne représentaient plus que 15 % des ventes européennes.
En fait, notre pays est pénalisé quand les prix des grains sont faibles. Réciproquement, des cours élevés desservent commercialement l’UE quand ils avantagent la France.
(1) Toutes les données européennes sont publiées par la Commission européenne et les données relatives à la France par le service économique du ministère de l’Agriculture (Agreste).
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Avec ses vingt-six voisins européens, le bilan commercial de la France est consternant. Ses échanges sont déséquilibrés par des importations massives, bien plus importantes en valeur que celles en provenance de pays tiers.
L’Hexagone est même déficitaire avec ses voisins européens (- 1Mds d€ sur les six premiers mois de l’année 2024 après -2,5 Mds d’€ en 2023).
Aussi, le solde commercial intra et extra européen français au terme du premier semestre (3,1 Mds d’€) ne représente que 8,0 % de la totalité des exportations réalisées (41,3 Mds d’€) à la fin du premier semestre 2024. Soit 15 points de moins qu’avec les seuls pays tiers (23 %).