Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise vient d’annuler, ce mardi 12 mars 2019, le plan local d’urbanisme (PLU) de Gonesse, dans le Val-d’Oise, modifié en 2017 dans le but de faire place au complexe commercial d’Europacity. Le contre-projet Carma (coopération pour une ambition agricole, rural et métropolitaine d’avenir) a pour vocation, de son côté, de maintenir les terres agricoles, très fertiles sur ce secteur, d’y développer l’emploi, la formation et de recréer du lien entre les habitants.
« Nous nous sommes structurés en collectifs, afin de contrer ce projet absurde de méga complexe commercial et maintenir des terres agricoles très riches », expliquait Robert Spizzichino, urbaniste et président de Carma, au salon de l’agriculture, le 2 mars dernier. « Nous voulons stopper l’urbanisation de 248 hectares de terres agricoles », insiste-t-il. « Il y a un vrai patrimoine à préserver sur ce secteur », reprend le bénévole.
Le projet Carma propose le développement des fermes maraîchères, des vergers, de l’horticulture et de l’apiculture, et de faire revenir l’élevage. « Nous proposons d’intégrer des Fab Labs, des centres de formation, des jardins familiaux et associatifs, qui créent du lien social et renforcent l’autonomie alimentaire », renchérit Anne Gelé, président de Terre de Liens Ile de France, porteur du projet. « Nous voulons développer des techniques d’agroécologie au service de l’alimentation et du bien-être de la population locale », poursuit Robert Spizzichino. « Gonesse, c’est le blé, la meunerie, complète-t-il, le pain de Gonesse, autrefois était réputé jusque dans la capitale… Et si on le remettait au goût du jour ? ».
Afin d’avancer sur le sujet, des discussions financières sont en cours avec Miimosa et la Banque Postale pour soutenir ce projet qui s’inscrit complètement dans la politique nationale, avec la multiplication des Projets alimentaires territoriaux (PAT).
Quant à Europacity, la ville de Gonesse a d’ores et déjà annoncé qu’elle ferait appel de cette décision et la société du Grand Paris reste autorisée à construire une gare en plein champs. « Malgré les études économiques mettant en doute la solidité du projet, malgré les méfaits sur l’environnement et la qualité de vie, le grignotage des terres agricoles (…) malgré toutes les alertes sur le climat et la biodiversité, Gonesse semble s’obstiner », souligne l’association France nature environnement (FNE) qui se bat aux côtés de Carma.
Prochain rendez-vous déjà pris, les 18 et 19 mai 2019, la Fête des Terres de Gonesse mobilisera élus et citoyens pour « parler d’un projet avec bien plus d’avenir pour ces terres », concluent les acteurs de Carma.
Ci-dessous, Anne Gellé, présidente de Terre de Liens Ile de France et Robert Spizzichino, président de Carma.
Ci-dessous, copie d’écran de l’application « Plans » d’Apple pour situer Gonesse, au nord-est de Paris, plus précisément au nord du Bourget et au sud-ouest de l’aéroport de Roissy.