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Étoffer ses prestations avec un semoir polyvalent

Mickaël Mazo devant son semoir de précision Maxima 3 TI E. © TL

 
Située dans le Finistère, au Sud de la ville de Quimper, l’ETA Mazo réalise jusqu’à 440 ha de semis de maïs chaque année. Pour proposer une prestation de qualité, les choix de renouvellement des deux semoirs à maïs de l’entreprise sont stratégiques. C’est pourquoi Mickaël Mazo, l’entrepreneur, a décidé de s’orienter vers le Maxima 3 TI E de Kuhn lors de son dernier achat. « J’étais la première entreprise bretonne à recevoir ce modèle » se souvient-il. De facto, le breton devient bêta-testeur de la machine. Un rôle qu’il accepte volontiers, d’autant plus qu’il a une relation spéciale avec le constructeur français. « Mon fils est chef produit chez eux. Quand j’ai besoin d’échanger pour leur remonter mes ressentis et les éventuels problèmes que je détecte, c’est plus facile » précise-t-il.
 
Régler les écartements devient un jeu d’enfant
L’un des principaux atouts de ce semoir pour Mickaël Mazo, c’est sa polyvalence. Sa technologie permet de régler les écartements entre les éléments semeurs en un quart d’heure. « Sur les modèles classiques, il faut une journée à une journée et demie pour faire la même chose » constate-t-il. Avec sa technologie télescopique, le Maxima 3TI E de l’ETA Mazo peut se configurer en écartement de 37,5 cm à 75 cm d’un simple réglage sur la console en cabine. Le chauffeur n’a ensuite plus qu’à finir les réglages sur le semoir grâce aux inscriptions sur chaque élément. Ces possibilités de réglages ont permis à l’entrepreneur breton de proposer une nouvelle prestation à ses clients. « Grâce à ce semoir, je peux réaliser le semis de haricot. Depuis que je suis équipé, j’implante 70 ha de cette culture » témoigne-t-il. Mickaël Mazo se dit également prêt si des besoins apparaissent pour le semis de tournesol. « Pour cela, il suffit de mettre des disques. Je peux aussi implanter du colza avec un écartement de 37,5 cm » précise-t-il.
Le semis de haricot a quand même demandé un ajustement maison. Sur ce modèle, Kuhn ne propose pas de rouleau adapté pour l’implantation de cette culture. « J’en ai bricolé un à l’atelier qui passe au-dessus du semoir pour le remonter ou le descendre. Il est en trois partis, avec les deux extrémités qui se déplient à la main. Les gens de chez Kuhn sont venus le voir parce qu’ils n’avaient eux-mêmes pas trouver de solution pour adapter ce type de matériel » sourit le finistérien. 
 
La coupure de tronçon demandée par les clients
S’il avait déjà une coupure de tronçon sur son précédent semoir, Mickaël Mazo en a amélioré la précision avec le Maxima 3TI E. « J’ai pris la version à entraînement électrique. De ce fait, il est complètement indépendant du tracteur. Cela apporte une meilleure précision » explique le breton. Il s’est également équipé avec un système Rtk d’une précision de 1 cm afin d’optimiser encore le principe de la coupure de tronçon. « En haricot, le prix des semences est assez élevé. La coupure de tronçon permet d’économiser 7 à 8% de graines. C’est une technologie qui est de plus en plus demandée par les clients » rapporte-t-il.
 
S’ouvrir les perspectives de la modulation de semis
Le Maxima 3TI E offre la possibilité à l’ETA Mazo de proposer des prestations incluant la modulation de semis. C’est sur les parcelles d’essai de la coopérative Eureden que l’entrepreneur a pu étrenner cette fonctionnalité. « Nous avons fait 120 essais de modulation entre 2016 et 2021, dont 40 essais de modulation de semis de maïs. Nous avons aussi expérimenté la modulation de semis de blé, de fongicide ou de fertilisation. Nous testons également le semis de différentes variétés de blé selon la profondeur de sol » indique Erwan Le Bourhis, chargé de projet agriculture numérique au sein de la coopérative.
Cette année, il a demandé à Mickaël Mazo de semer du maïs en damier afin de varier la densité, l’écartement de rang ou encore la fertilisation. « L’objectif ici est de recueillir le maximum de données en associant chaque densité avec les différentes profondeurs de sol pour construire le modèle de modulation » précise Erwan Le Bourhis. Le semoir de l’entrepreneur est particulièrement adapté à ce type d’implantation très spécifique, car il peut associer la modulation et le réglage rapide des écartements de rang. 
Pour exploiter les données de la clé USB, il est nécessaire d’obtenir une licence sur le boîtier en cabine Kuhn. « Je l’avais déjà avec le GPS John Deere, donc je n’ai pas eu besoin de la racheter » se souvient Mickaël Mazo. Le chauffeur sème ensuite de manière classique et c’est le semoir qui se charge d’ajuster la densité en fonction des zones définies par la carte. « Pour l’écartement, j’ai d’abord fait toutes les bandes en 75 cm puis celle en 50 cm. Le GPS a automatiquement adapté la largeur du semoir quand j’ai changé l’écartement » affirme-t-il. 
 
Un marché encore jeune
Les résultats recueillis suite à ses expérimentations permettent ensuite de proposer un service de cartographie aux adhérents de la coopérative en associant à chaque zone de la parcelle, définie selon la profondeur de sol et la carte de rendement, une densité optimale. Pour les ETA, les agriculteurs qui voudraient se lancer dans l’aventure de la modulation de semis représentent une source potentielle de développement de l’activité. En effet, pour exploiter la carte de densité, il faut un semoir de précision, mais également une moissonneuse-batteuse ou une ensileuse qui réalise une carte de rendement
« Sur le secteur, il n’y a pas encore de demandes sur ce type de technologie, mais ça pourrait arriver rapidement. Surtout des profils d’agriculteurs qui cherchent à faire des économies d’intrants. Avec les essais, on s’aperçoit que le rendement ne va pas augmenter en allant au-delà de 70 000 grains/ha. À l’inverse, dans les terres plus profondes, ça vaut le coup d’aller jusqu’à une densité de 105 000 grains/ha  » souligne l’entrepreneur.
 
Le parc matériel
– 2 ensileuses John Deere 8700i 10rangs et 9700i 12rangs pour le maïs
– 2 ensileuses New Holland FX 48 pour l’herbe et pour la mouture de maïs grain
– 3 moissonneuses-batteuses : 2 CR et une TX 68 New Holland
– 9 tracteurs toutes marques dont un xerion pour les travaux forestiers et le lisier
– 2 semoirs à maïs : Maxima 3TI E Kuhn et Optima HD Kverneland
– 2 charrue respectivement 7 corps et 8 corps
– 3 faucheuses dont 1 groupe de fauche de 9m40
– 1 combiné d’enrubannage
– 1 presse à balle ronde John Deere 990 et 1 presse à balle cubique Krone 1290 HDP XC
 
A noter : Une entreprise équipée pour les travaux forestiers
L’ETA Mazo emploie quatre salariés à temps plein en plus de son dirigeant. Elle réalise l’ensemble des prestations agricoles, du semis à la récolte, en passant par la pulvérisation. « Nous faisons beaucoup de lisier » précise Mickaël Mazo. L’entreprise réalise également des prestations de travaux forestiers. Pour cela, elle est équipée d’un broyeur forestier hors sol de 6 tonnes et d’un broyeur sol. Le parc matériel compte un xérion pour entraîner ces deux machines. « Nous intervenons pour nettoyer les cultures de sapin de noël. Le broyeur forestier passe d’abord sur les arbres et le broyeur sol finit de nettoyer la parcelle » précise l’entrepreneur.
 
Timothée Legrand 
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