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Epi 1 cm, un stade de développement clef pour la fertilisation

Dans nos régions, la majorité des blés semés en octobre atteindront le stade épi 1 cm entre mi et fin mars. Reconnaître ce stade est essentiel : c’est un moment déterminant pour la croissance de la plante et la gestion de la culture, en particulier pour le positionnement de l’apport d’engrais azoté.

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Cet apport au stade épi 1 cm intervient en début montaison des céréales, c’est-à-dire lors de la reprise de croissance de la culture. Les besoins en azote du blé vont dès lors augmenter rapidement, de même que la capacité à valoriser les engrais qui seront apportés.

Comment reconnaître le stade « épi 1 cm » ?

Le stade épi 1 cm sur blé marque le passage entre la phase de tallage et celle de montaison. Pour le déterminer, il est conseillé de prélever vingt plantes dans une zone homogène de la parcelle, en évitant les passages de roues et les bordures. Seul le maître-brin, la tige la plus développée de la plante, est à observer. Chaque tige doit être coupée dans le sens de la longueur pour mesurer la distance entre le sommet de l’épi et le plateau de tallage (au niveau du point d’insertion des racines). Le stade « épi 1 cm » est atteint lorsque la hauteur ainsi mesurée est en moyenne de 1 cm. L’épi, lui, ne mesure encore que 2 à 3 mm.


Figure 1 : coupe longitudinale d’une tige de blé

Source : Gembloux. ulg. ac. be
Couper la tige du maître-brin pour connaître le stade de la culture.

Un stade très variable soumis à des risques climatiques

De nombreux paramètres sont susceptibles d’avancer ou de retarder le stade « épi 1 cm ». En effet, le climat peut faire varier la date d’apparition de trois semaines. La variabilité génétique peut également engendrer des écarts d’une à deux semaines entre parcelles voisines. Enfin, la date et densité de semis, la fertilisation azotée et la température du sol (liée à la pierrosité, la couleur, l’hydromorphie et au type de sol) ont également un effet plus ou moins important sur le développement de la culture.

Ce stade, pendant lequel les plantes sont sensibles aux accidents climatiques (le froid, la sécheresse, l’excès d’eau), est davantage un repère technique pour le raisonnement de nombreuses interventions, qu’un stade phénologique. Il présente notamment tout son intérêt pour raisonner la conduite de la fertilisation azotée.

Apports d’azote au stade « épi 1 cm » : les principaux facteurs à prendre en compte

La reprise de végétation de la culture

Cette reprise correspond à une augmentation importante des besoins du blé en azote : en deux mois, la culture passe d’environ 1 t à 10-15 t de MS/ha et va absorber 150 kg d’azote, voire plus. Il est donc important d’accompagner ces besoins en déclenchant l’apport d’engrais aux alentours du stade « épi 1 cm ». La dose à apporter correspond à la dose totale à laquelle est retranchée celle du premier apport ainsi qu’au minimum 40 unités réservées à l’apport « qualité ». Pour ce dernier apport, il est conseillé d’utiliser un outil de pilotage entre les stades dernière feuille pointante et gonflement. Cette stratégie permettra d’assurer teneur en protéines et rendement.

Les prévisions pluviométriques

Pour bien valoriser l’apport d’azote, un cumul de pluies d’au moins 15 mm dans les quinze jours qui suivent est nécessaire. Selon des simulations réalisées par Arvalis – Institut du végétal, ces conditions climatiques sont réunies autour du stade « épi 1 cm » lors d’une année normale. En revanche, en année sèche, le nombre de jours a priori propices aux apports en mars est plus faible, ce qui peut influencer la valorisation de l’azote. Si les conditions climatiques sont incertaines (temps peu poussant et/ou sec), il faut éviter d’apporter des doses trop importantes en une seule fois. Si la dose à apporter au stade épi 1 cm est supérieure à 100 kg N/ha, il est préférable de fractionner cet apport en deux passages en encadrant le stade épi 1 cm (8 jours avant, 8 jours après). Se référer aux règles liées au fractionnement (Directive nitrates) en vigueur sur votre secteur. Dans tous les cas, à l’approche du début de la montaison, l’opportunité de profiter d’un épisode pluvieux juste après l’apport doit primer sur l’atteinte exacte du stade.

La forme de l’engrais

Pour cet apport, peu de différences ont été observées entre l’ammonitrate et l’urée solide sur la culture de blé tendre. Par contre, l’ammonitrate affiche significativement une meilleure efficacité que la solution azotée, plus sensible aux pertes par volatilisation ammoniacale. Pour atteindre en moyenne le même rendement, les essais ont montré qu’il était nécessaire de majorer la dose en solution azotée par rapport à celle en ammonitrate. La prise en compte de cette spécificité peut varier d’une région à l’autre en fonction des outils proposés aux agriculteurs et de la réglementation en vigueur localement.

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

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