Le Mexique est le premier pays exportateur au monde de bovins vivants. Aux Etats-Unis, 101 millions de tonnes (Mt) de lait de vache en 2020 sont produites, soit 2 % de plus que l’an passé. Et au Au Canada, l’export est aussi la porte de salut des éleveurs.
La crise de la Covid n’a pas affecté sur le fond les filières bovines en Amérique du Nord. Ces derniers mois, elles n’ont pas manqué de ressort. Les marchés mondiaux des produits laitiers et de viande bovine sont dynamisés par une demande qui n’a pas faibli.
C’est une des conclusions du webinaire de l’Institut de l’élevage consacré aux marchés mondiaux du lait et des produits de la viande bovine aux Etats unis, au Mexique et au Canada.
Aux Etats-Unis, 31 000 exploitations ont produit 101 millions de tonnes (Mt) de lait de vache en 2020, soit 2 % de plus que l’an passé. Au cours du premier trimestre 2021, la production de lait a encore progressé de 2,5 % en rythme annuel. Toutefois, la consommation est stable. Depuis plusieurs années, les quantités de lait produites en plus sont transformées pour être exportées.
En 2020, les ventes (2,7 Mt) ont progressé de 10 % sur un an vers l’Asie notamment (+ 23 %) mais elles ne décollent pas vers le Canada et le Mexique. Davantage de poudres de lait, de beurre et de fromages sont aussi stockés mais l’aide alimentaire dont bénéficient les consommateurs américains les plus défavorisés, pourrait résorber ces surplus.
La destruction de lait au début de la période de confinement en avril 2020 n’est plus qu’un mauvais souvenir. L’inquiétude des producteurs de lait porte sur la hausse des coûts de l’alimentation (+25 % depuis le mois de septembre 2020) et la baisse des marges sur coût alimentaire qui en résulte, avec le risque que de nouveaux élevages disparaissent dans les prochains mois. En 2020, ils étaient deux fois moins nombreux qu’en 2003. Pour autant, le nombre de vaches laitières croît (9,4 millions de têtes ; +1 % en 2020/2019).
Les 31,2 millions de vaches allaitantes sont détenues par 802 000 éleveurs (de nombreux détenteurs de vaches allaitantes pluriactifs) tandis que les jeunes bovins sont engraissés dans 28 000 parcs d’engraissement. 33,2 millions de bovins viande (- 3 % sur un an) ont été abattus l’an dernier car moins de vaches laitières (3,2 millions de têtes; -5 %) ont été réformées. La pandémie a affecté au printemps 2020 l’industrie de l’abattage. Face à la pénurie, les prix des carcasses ont bondi alors que les cours de la viande s’étaient temporairement effondrés.
Les Etats-Unis commercent essentiellement avec le Canada et le Mexique. Néanmoins, le 4e pays exportateur au monde de viande (1,5 Mtéc), vend toujours plus de carcasses en Asie (50 % des volumes expédiés vers la Corée, le Japon et Hong-Kong). Réciproquement, le premier pays importateur de viande au monde (1,44 Mtéc ; + 9 %/2019) s’approvisionne de plus en plus au Mexique (cf ci-dessous) et surtout, en Nouvelle Zélande (+29 %). Les pays du Mercosur livrent des quantités croissantes de viande mais les échanges restent modestes (165 000 téc).
Avec l’Union européenne, « seules 12 800 téc ont été expédiées en 2020 alors que le quota alloué aux Etats Unis étaient de 18 500 tonnes. Les Pays Bas en ont importé les trois quarts », souligne l’Idele.
Au Mexique, plus la filière bovine se développe, plus son sort est lié aux Etats-Unis, principaux débouchés d’animaux vifs et de viande à l’export. Le pays détient un troupeau de 35,8 millions de vaches (à 93 % allaitantes), en hausse de 10 % en 8 ans. Il est le premier pays exportateur au monde de bovins vivants (1,4 million de têtes par an à 75 % des broutards) exportés aux Etats-Unis.
En huit ans, les expéditions ont progressé de 37 %. Et surtout, le pays vend chaque année toujours plus de viande bovine (305 000 téc en 2020 ; +2 % sur un an) vers les Etats-unis essentiellement (93 % des volumes). Ses expéditions ont progressé de 240 % en 10 ans. En volume, le solde commercial est dorénavant excédentaire de 200 000 téc alors qu’il était déficitaire de 250 000 téc dix ans auparavant. La politique mexicaine de relance de l’élevage bovin engagé il y a une dizaine d’années est une réussite. Mais la crise de la covid a en revanche fortement impacté la demande intérieure car le pouvoir d’achat des Mexicains a baissé.
Au Canada, l’export est aussi la porte de salut des éleveurs. La production de viande bovine croît continument (1,34 Mtéc ; +35 % depuis 2015) alors que la consommation régresse. Mais près des trois quarts des quantités de viande exportées sont expédiées aux Etats-Unis. Loin derrière, le Japon et Hong-kong sont les deuxième et troisième pays clients.
Cette année, la Chine va se hisser au quatrième rang des pays importateurs tandis que les relations commerciales entre l’Union commerciale et le Canada sont insignifiantes (800 téc environ, 3 % du quota alloué en 2020).
Notre illustration ci-dessous est issue de Adobe.