Pour sa 20e édition, les 30 et 31 mai, le Salon de l’herbe avait donné rendez-vous aux éleveurs de l’Ouest à Nouvoitou (Ille-et-Vilaine, près de Rennes), pour découvrir matériels, produits et services nécessaires à la culture de l’herbe et à sa valorisation. Tendance : les exploitations grandissent, donc les matériels s’adaptent.
« Cette 20e édition a été une réussite avec plus de 32 000 visiteurs et 150 marques présentes, se félicite Frédéric Bondoux, le commissaire général du salon. Même si la conjoncture n’est pas encore facile, les investissements repartent. Les structures d’exploitations évoluent, les éleveur ont besoin d’un matériel adapté, qui répondent à leurs attentes techniques et économiques. »
Du matériel, les éleveurs ont pu en voir en actions, car c’est la marque de fabrique du salon de l’herbe : 40 hectares de salon pour accueillir les démonstrations en conditions réelles des nouveautés. Après les premières présentations à Agritechnica, le salon de l’herbe donne l’opportunité aux constructeurs de faire faire leurs premiers tours de piste à leurs derniers modèles.
Le point commun de toutes ses innovations est de gagner en vitesse et en robustesse. Les hectares d’herbe par exploitation augmentent, les fenêtres météo ne sont pas toujours aussi larges que souhaitées, les chantiers doivent donc être efficaces. Ces exigences sur les rendements de chantier se traduisent par des faucheuses grande largeur, des remorques auto-chargeuses de balles d’enrubannage. Par exemple, la nouvelle enrubanneuse de Kuhn peut enurbanner 100 balles à l’heure ou l’Impress 155 VC pro de Pöttinger qui combine une presse carrée et une enrubanneuse. Si les constructeurs traditionnels, comme New Holland ou Fendt, étaient bien présents, de nouvelles marques comme Sipma, la polonaise, ou Sip, venue de Slovénie, ont fait leur apparition. D’autres investissent ce marché des fourrages, comme Kubota, qui lance une gamme fenaison, et s’intéressent de plus en plus à l’herbe, depuis les semis et sur-semis de prairies jusqu’à sa récolte, en foin, ensilage ou enrubannage.
Sur deux hectares de vitrines fourragères, le salon de l’herbe accueille désormais toutes les espèces fourragères, par exemple la betterave qui revient de plus en plus au menu des vaches laitières ou encore les méteils qui se développent pour répondre aux besoins d’autonome protéique.
Cette « professionnalisation » de l’herbe se traduit aussi dans la conduite, de plus en plus pointue, du pâturage. Conférences et espaces conseils n’ont pas désempli d’éleveurs désireux de produire à moindre coût un fourrage de qualité.
Pour la prochaine édition en terres bretonnes, dans 3 ans, les organisateurs du salon de l’herbe comptent déjà développer la partie agronomie. « Pour un fourrage de qualité, il faut regarder ce qui se passe dessous », affiche Frédéric Bondoux. En attendant, rendez-vous à Villefranche d’Allier les 5 et 6 juin 2019, pour la 21e édition du salon de l’herbe.