Moins de 7 millions de vaches sont détenues dans les élevages cet été. Au début de l’année, on comptait aussi 5,36 millions de brebis allaitantes et laitières. La production porcine décline irréversiblement.
Les cours de la viande bovine, ovine et même porcine sont très élevés depuis plusieurs mois. Pour autant, ils ne permettent pas aux éleveurs de dégager des marges élevées puisque les charges d’élevage flambent.
Quelle que soit la filière animale, c’est dorénavant l’offre réduite de viande qui détermine les cours.
Au mois d’août dernier, moins de 7 millions de vaches allaitantes et laitières sont recensées dans les fermes. On dénombrait environ 3,40 millions de vaches laitières et à peine 3,55 millions de vaches allaitantes.
La décapitalisation se poursuit mois après mois et rien ne semble l’enrayer. Le rythme s’est même accéléré de quelques dixièmes de points cet été. Les effectifs de bovins viande décroissent dorénavant de 3 % en rythme annuel et ceux de bovins lait, de 1,5 %.
A l’horizon de 2030, si la décapitalisation se poursuit, on ne compterait plus que 2,75 millions de vaches allaitantes et 3,05 millions de vaches laitières. On ne dénombrerait plus ainsi que 5,8 millions de vaches, soit 1,2 millions de bêtes en moins que cette année.
Ce sont donc chaque année autant de veaux et de jeunes bovins en moins qui ne sont pas élevés et des centaines de milliers de vaches de réforme ne sont plus conduites à l’abattage.
Ces prévisions sont établies en partant de l’hypothèse que le mouvement de décapitalisation se poursuit d’ici 2030, au même rythme qu’actuellement.
Au cours des huit prochaines années, cette nouvelle vague de décapitalisation reflètera le désengagement de nombreux éleveurs, voire l’arrêt de leur activité sur leur exploitation s’ils n’ont pas trouvé de successeur. L’agrandissement des élevages existants n’est déjà plus l’apanage des producteurs encore en activité.
Si au cours des huit prochaines années, le rythme de décapitalisation est deux fois plus faible que celui actuellement observé, on dénombrerait 3,14 millions de vaches allaitantes et 3,280 millions de vaches laitières. Au total, les effectifs de la ferme France seraient de 6,4 millions de bètes.
Dans tous les cas de figure, la baisse des effectifs des génisses, concomitante à celle des vaches, indique que le rythme de décapitalisation ne faiblira pas d’ici tôt. Le nombre de génisses allaitantes a baissé de 1,7 % sur un an et celui de vaches laitières de 4,5 %. Autrement dit, le taux de remplacement dans les élevages bovins va diminuer dans les prochains mois. Ce qui annonce une nouvelle baisse des cheptels des vaches après séparés des animaux réformé.
En attendant, toutes ces décapitalisations soutiennent durablement les cotations des bovins conduits à l’abatage et fragilisent la sécurité alimentaire de notre pays.
Au mois de janvier 2019 en France, environ 7,6 millions de bêtes étaient référencées. En trois ans et demi, l’élevage bovin a donc perdu plus de 600 000 vaches. Ce sont autant de veaux puis de jeunes bovins et de vaches réformées qui ne sont pas produits chaque année !
Cette décapitalisation accentue le déficit de plus de 2 Mds d’€ sur les exportations de viandes préparées observé ces douze derniers mois. Ce déficit a doublé en un an.
Ce phénomène de décapitalisation est observé dans toute l’Europe à un rythme plus ou moins soutenu. Les prix de la viande et du lait ne motivent pas les producteurs de relancer leur production en accroissant les effectifs de leurs troupeaux. Les charges sont trop élevées et certains pays ont durci leur règlementation environnementale.
Ovins et caprins
En production ovine, 66 000 éleveurs détenaient 5,56 millions de brebis de race à viande et/ou de race laitière en 2021. En 2008, les effectifs portaient sur 5,88 bêtes selon le recensement.
On en dénombrait alors 3,57 millions d’animaux en 2021, soit 730 000 bêtes en moins qu’en 2088.
Et si les effectifs de brebis diminuent au même rythme d’actuellement d’ici 2030, ce n’est pas moins de 800 000 brebis allaitantes qui pourraient ne pas être remplacées. Il n’y aurait donc plus que 2,7 millions brebis allaitantes.
Or la moitié des animaux consommés en France sont importés. Aussi, l’équilibre commercial de la filière ovine impose une baisse importante de la consommation de viande afin que les animaux qui ne seront pas à l’avenir produits, ne soient pas importés. Un tel scénario augure de sombres perspectives quant à l’avenir de la filière ovine, la plus écologique de toutes les filières animales.
En production caprine, les 22 000 élevages recensés détenaient 1,15 million de chèvres à la fin de l’année passée. Les effectifs évoluent davantage au gré de la conjoncture du prix du lait de chèvre. La filière est très dynamique en termes d’installation. La proportion d’éleveurs en fin d’activité est très faible.
Légende: élevage de porcs près de la frontière belge (Nord)
Elevage porcin abattu
Depuis le printemps, la production de porcs est inférieure à la moyenne des cinq dernières années.
« En 2020, la France métropolitaine comptait environ 10 000 sites porcins pour une production de 23,2 millions de porcs charcutiers, relate l’Institut français du porc (Ifip). En six ans, 1 site sur 8 a disparu pour une production quasi-stable. Leur nombre est passé de 10 800 à 9 500 (-12%) et leur production annuelle moyenne de 3 100 à 3 600 porcs (+16%) ».
Depuis trente ans, la production de porcs est à la fois victime de la politique réglementaire en matière d’environnement et des crises de filières dont certains éleveurs ne sont jamais remis au fil du temps.
Celle qui vient de s’achever a accéléré la cessation d’activité et la disparition de sites. Une filière en crise n’attire pas les candidats à l’installation.
Or les éleveurs proches de l’âge de la retraite sont de plus en plus nombreux. Et les ateliers qui resteront en activité ne sont probablement pas en mesure de compenser la baisse de sites en s’agrandissant. Les tendances observées vont se poursuivre. L’activité de naisseur n’attire plus.
Dans le même temps, de nombreux producteurs naisseurs-engraisseurs deviennent des post-soeuvreurs ou des engraisseurs.
Se pose alors la question de l’approvisionnement en porcelet. « A l’avenir, face à l’arrêt du naissage, la solution qui se dessine est le recours à des maternités collectives ». Mais là encore faut-il trouver des candidats motivés pour se lancer dans cette activité.
« Quant à l’engraissement, si la croissance des éleveurs en place ne compense plus les arrêts, qui investira dans l’activité ? La question est posée », expose l’Institut du porc impuissant pour enrayer le déclin de l’élevage porcin dont dépend l’avenir d’une pléthore d’entreprises agroalimentaires localisées dans les territoires.
Ces douze derniers mois, les éleveurs ont décapitalisé pour avoir moins de porcs à nourrir alors que les prix des aliments amorçaient leur hausse. Cette augmentation s’est accélérée au début du printemps. Les éleveurs ont été victimes de l’effet ciseaux prix-charges particulièrement destructeur.
A ce jour, ils ne sont pas en mesure de bénéficier du retour favorable de la conjoncture de prix puisqu’ils produisent moins d’animaux.
« Or à 2,13 €/kg en août, le cours du porc se situe à un niveau supérieur de 40 % à celui de l’an dernier (+ 37 % à la moyenne quinquennale 2017-2021), analyse le service statistique du ministère de l’agriculture ». Et à un tel niveau, le cours couvre la hausse des prix des aliments ( +35 % sur un an).
Comme en filière ovine et bovine, les conditions sont réunies pour que les cours du porc soient durablement élevés.
« En août, Les abattages de porcs charcutiers reculent de 4,9 % en têtes et de 6,3 % en tonnes équivalent carcasse sur un an »,selon le ministère de l’agriculture.
Le solde des échanges extérieurs de viande et graisse porcines est négatif en volume comme en valeur (respectivement -10,6 millions de tec et -42,5 millions d’euros) ».
En fait, la consommation de viande porcine a augmenté de 3,6 % depuis le début de l’année tandis que la production a baissé de 2,8%. La France produit à peine la quantité de porcs (1,29 million de tonnes équivalent carcasse) nécessaire pour approvisionner son marché intérieur (1,28 million de téc).
Au cours des sept derniers mois, l’excédent commercial de viande porcine a chuté de moitié (135 M€). Cette baisse aggrave le déficit commercial de l’ensemble des viandes et des préparations.
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on peut faire des économies sur tous les usages de l’eau mais JAMAIS sur l’environnement donc jamais sur l’agriculture, quand les sols sèchent la végétation sèche, le cycle de l’eau se coupe, les températures montent et ça brule … Il ne faut surtout pas chercher à limiter l’évapotranspiration mais au contraire l’augmenter massivement pour retrouver le taux d’évaporation des forêts de feuillus … une continuité végétale permanente toute l’année mais en priorité l’été ! Végétaliser plus l’été c’est irriguer moins, c’est avec des champs verts qu’on fait pleuvoir c’est avec des champs secs qu’on fabrique des déserts … l’accès à l’eau pour la végétalisation doit être gratuit et illimité, les agriculteurs ne sont pas consommateurs d’eau mais producteur de pluie ! L’eau est recyclable à 100% et à l’infini, la SEULE et UNIQUE façon de perdre de l’eau douce c’est de la jeter en mer au lieu de la recycler PROPREMENT dans les Terres !
les micro-organismes des sols sont à la base de TOUTES les chaines alimentaires donc de toutes les espèces sur les continents donc des humains … un sol sec c’est un sol MORT : « je n’arrose pas mes plantes je maintiens en vie mes sols avec de l’eau ».