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Electricité, gaz : comment changer de fournisseur ?

Si le poste énergie représente une part importante des charges annuelles de l’exploitation, trouver les fournisseurs de gaz et d’électricité les plus appropriés pour répondre à ses besoins, mérite une attention particulière. La compétitivité de l’entreprise en dépend.

À chacun son contrat. Un éleveur laitier consommant de l’électricité toute l’année n’aura pas les mêmes besoins qu’un planteur de pommes de terre qui réfrigérera son hangar de stockage six mois par an.

Economies d'énergie pour la campagne 2024-2025

  • Renouveler son contrat : anticiper pour sécuriser son prix d’électricité
  • Le comparateur d’offres d’électricité et de gaz naturel du médiateur national de l’énergie
  • Électricité, gaz : comment changer de fournisseur ?

Plus le poste d’énergie est un poste de charges important, plus l’agriculteur doit porter une attention particulière à son contrat d’électricité, à son fournisseur et à la gamme de services après-vente que ce dernier lui fournit.

Pour la majorité des agriculteurs, les contrats d’électricité signés sont inférieurs à 36 kVA (ou de type C5). Avant de changer de fournisseur d’électricité, l’agriculteur va comparer les offres sur le site du médiateur national de l’énergie. Pour commencer, il lancera une simulation en enregistrant les données de consommation de son exploitation fournies par son fournisseur actuel (HC, HP, hiver, été, bilan de consommation).

« En lui communicant les résultats de sa simulation, le site du médiateur national de l’énergie lui listera alors les fournisseurs d’énergie les plus appropriés pour les comparer, explique Tanguy Favennec, directeur marketing des clients professionnels chez ENGIE France Retail. Ensuite, l’agriculteur en contactera plusieurs pour confronter les résultats des simulations et pour poser des questions sur les offres qu’ils sont en mesure de lui faire ».

Cas des + 36 kVA

Pour les plus clients, gros consommateurs d’électricité (puissance souscrite supérieure à 36 kVA), la
démarche est globalement la même, avec deux points d’attention complémentaires :

  • les offres des différents fournisseurs ne sont pas accessibles sur le site du médiateur national de l’énergie ;
  • le budget consacré à l’énergie va être plus important.
    Aussi, contacter quelques fournisseurs pour comparer leurs offres est recommandé.

Fixe ou indexé

Quoi qu’il en soit, deux types de contrats sont envisageables : les contrats d’électricité à prix fixe et les contrats indexés.

Les contrats à prix fixe : le prix est constant pendant toute la durée du contrat (généralement 1 an, 2 ans ou 3 ans), quelle que soit la période de consommation de l’énergie[1].

Une fois acceptée, l’agriculteur peut difficilement résilier son contrat par anticipation, car le fournisseur s’est engagé à acheter l’électricité au prix contractualisé sur le marché à termes.

Les contrats indexés : le prix de l’électricité dépend des cours sur le marché de gros. En général, ces contrats ne sont pas assortis de conditions de sortie. Dans le cas contraire, il faut les éviter.

Les offres de contrats de gaz se raisonnent de la même façon. Elles sont soit à prix fixe, soit à prix indexés. Elles peuvent être couplées à des offres d’électricité ou séparées.
L’agriculteur optera pour l’un ou l’autre type de contrat d’électricité en fonction de ses besoins.

Mais à ce jour, les trois quarts des contrats souscrits reposent sur des offres à prix fixe car ils donnent de la lisibilité. Pendant toute la durée du contrat, l’exploitant sait à quel prix l’électricité consommée sera facturée.

En 2022, aucun agriculteur ayant opté pour de tels contrats, n’a subi la crise de l’énergie puis la flambée des prix vécue par ses collègues adossés à des contrats indexés.

Certes, ces derniers ont bénéficié du bouclier tarifaire, mais leur facture a fortement augmenté. Et ils ont été contraints, par exemple, d’adresser une attestation disponible sur le site du ministère de l’Agriculture (cf. lien ci-dessous) pour préciser qu’ils sont à la tête d’une TPE, une très petite entreprise.
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/tpe-pme-aides-hausseprix-energie

Le choix des offres

Seul un contrat peut être souscrit par compteur. Aucun compteur ne peut être relié à plusieurs fournisseurs d’électricité ou de gaz que l’agriculteur solliciterait par intermittence en fonction du prix de l’électricité du moment.

Toutefois, le choix entre les deux offres de contrat dépend du profil de la consommation d’électricité des agriculteurs, précise le directeur marketing des clients professionnels chez ENGIE France Retail. Si elle est majoritaire en été, l’offre indexée sera préférée. L’agriculteur profitera alors des tarifs plus bas en été qu’en hiver, plus appropriés à sa situation ».

Les contrats à prix fixe ou à prix indexés regroupent eux-mêmes plusieurs offres en fonction du pourcentage d’électricité d’origine verte ou décarbonée, par exemple. Certains fournisseurs sont plus sensibles que d’autres à la transition énergétique. Pour les clients, c’est un facteur discriminant.
Mais plus l’économie française sera avancée dans sa transition énergétique, moins les distinctions seront justifiées et opportunes, puisque toute l’électricité disponible sera verte.

Les services après-vente

Un fournisseur d’électricité ou de gaz ne vend pas que du gaz ou de l’électricité. Les services après-vente associés aux différents contrats proposés permettent réellement de faire la différence entre eux. Des offres tarifaires très compétitives sont souvent assorties d’un panier de services très réduit et pas toujours de bonne qualité.

Pouvoir résilier par anticipation un contrat d’électricité en fait partie. Mais ce service est assorti de conditions particulières, propres à chacun des fournisseurs (délais de préavis, frais, etc).

Avec ENGIE, un agriculteur qui résilie un contrat six mois avant la fin d’un contrat à prix fixe paiera des frais équivalents à 10 % du reste de la consommation prévisionnelle établie au moment du contrat. Mais d’autres fournisseurs imposeront des frais de résiliation forfaitaires.

« Si le dispositif proposé pour résilier un contrat est compliqué, et surtout incompréhensible, ne le souscrivez pas, avertit Tanguy Favennec. Pour ce genre de clause, le diable est dans les détails ! »

Evidemment, les cas de force majeure comme l’arrêt d’activité ou la maladie, sont traités à part. Mais ces points doivent cependant être abordés avec votre futur fournisseur avant de conclure un contrat.

Souscrire un contrat en s’installant

Les offres d’énergie sont les mêmes pour la mise en service ou le changement de fournisseur. Cependant, l’agriculteur ne dispose pas de données de consommation de référence lorsqu’il s’installe. Aussi, la comparaison entre fournisseurs n’est pas aisée. Alors, comparer les offres des fournisseurs avec une base identique de consommation serait judicieux.

Un panel de services

Le mode de règlement des factures fait aussi partie des services après-vente des fournisseurs. Certains exigeront des paiements par prélèvements. D’autres proposeront une gamme plus large de modalités de paiement : chèque, mensualités avec régularisation ou encore facturation au réel.

Pour changer de compte bancaire, de relevé d’identité bancaire ou encore modifier le nom du contrat, certains énergéticiens font payer ces services ; d’autres comme ENGIE, non.

« Le groupe fait tout pour faciliter la vie administrative de ses clients en leur épargnant toutes démarches inutiles. Il fait partie des partenaires associés à la bonne marche de l’entreprise, explique Tanguy Favennec. L’agriculteur doit pouvoir compter sur lui pour pallier les déboires qui pourraient se présenter ».Le service d’assistance est très important. Or là encore, il varie d’un fournisseur à l’autre.

« ENGIE a des interlocuteurs qui sont tous basés en France avec des équipes d’agents spécifiquement formés pour écouter les agriculteurs », affirme le directeur marketing des clients professionnels chez ENGIE France Retail.

En cas de tempête, le distributeur d’énergie et le transporteur doivent rétablir l’électricité. Toutefois, les fournisseurs d’électricité et/ou de gaz s’assureront que leurs clients sont bien pris en charge. Le contrat avec le fournisseur est maintenu jusqu’à ce que l’électricité ou le gaz soient rétablis par le distributeur.

En marge des contrats, certains fournisseurs d’énergie offrent un panel de services pour rendre la consommation d’électricité plus vertueuse, en étudiant par exemple comment il est possible de réaliser des économies d’énergie et/ou en en produisant une partie.

Des préconisations seront formulées. Les agriculteurs sont parfois coachés pour réaliser un projet et pour entreprendre les démarches nécessaires afin de bénéficier des aides locales ou gouvernementales.
Pour sa part, « notre entité ENGIE My Power accompagne le passage au solaire de ses clients dans les démarches nécessaires pour bénéficier des aides », affirme Tanguy Favennec.

[1] Certaines parties du prix peuvent évoluer : les taxes, l’acheminement de l’électricité par le distributeur ou certaines obligations règlementaires à la charge du fournisseur qui seront éventuellement répercutées au client.

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