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Echanges mondiaux de blé, les céréaliers français sont-ils compétitifs ?

 

La France joue dans la cour des grands. Selon le Cabinet Agrex Consulting, notre pays est le 4ème pays producteur le plus compétitif au monde derrière la Russie, les Etats-Unis et le Canada.

 

La dimension des exploitations céréalières françaises n’interdit pas notre pays de faire partie du cercle étroit des pays producteurs de blé les plus compétitifs au monde

Selon le Cabinet Agrex Consulting, la France serait le 4ème pays exportateur derrière la Russie, les Etats-Unis et le Canada. Il présentait une étude le 9 novembre dernier au terme du Conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer.

La production française de blé est très compétitive car les rendements sont très élevés (80 q/ha). Si bien que rapporté au quintal produit, ses coûts de production sont raisonnables.

Par ailleurs, notre pays est organisé pour exporter des céréales toute l’année et, 97 % du blé produit et vendu est du blé meunier.

La France n’a pas non plus à redouter des conditions de cultures aussi néfastes qu’en Russie et au Canada.

Même si l’Hexagone n’est pas épargné par la sécheresse ou par des précipitations excessives, les pertes de récoltes sont moins importantes que chez nos concurrents.

Le dernier coup de chaleur subi par les farmers canadiens a été catastrophique. Les flambées des cours mondiaux du colza et du blé dur sont en grande partie liées à l’incapacité du Canada d’être, à l’export, un acteur majeur sur ces marchés comme les autres années.

L’Ukraine (45-50 q/ha) pourrait détrôner la France d’ici 20-30 ans car dans ce pays, le potentiel de croissance des rendements de blé est très élevé (+ 40 q/ha).

En Russie, l’extension de la production de blé sera entravée par la fertilité hétérogène des terres conquises en Sibérie et par des conditions de cultures imprévisibles. A l’horizon de 30 ans, les rendements n’excèderaient pas 55-60 q/ha (26q/ha actuellement).

Mais en France, les gains de productivité permis par l’amélioration variétale sont annihilés par l’absence de substances actives efficaces pour lutter contre les maladies et les agresseurs de plus en plus tenaces.

Rapportés à la tonne de blé produite, les soutiens publics versés aux céréaliers français sont parmi les plus faibles aussi bien au sein de l’Union européenne que dans le reste du monde.

Tout d’abord parce que le rendement par hectare est le plus élevé. Aussi, l’aide versée par hectare cultivée est répartie sur une quantité de grains plus importante.

Au sein de l’Union européenne, l’aide rapportée à la tonne la plus élevée est versée en  Roumanie (35€/t). En France, le montant est inférieur  de près de la moitié.

Mais un agriculteur français perçoit aussi 30 € de moins par tonne de blé qu’un farmer aux Etats Unis. Seuls les céréaliers argentins et australiens produisent sans percevoir de soutiens publics.

Quoi qu’il en soit, la compétitivité du blé français se fait au détriment des revenus des producteurs français.

Photo: Port de Rouen (@Brimeux)

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