L’un des plus importants producteurs français de carottes et de poireaux vient d’installer sur son exploitation un méthaniseur produisant du biogaz.
Une grande unité de biogaz implantée au sein même d’une exploitation maraîchère a été récemment inaugurée près de Bordeaux. Et du champ à la roue il n’y a qu’un pas, qu’il s’agisse de roues de camions, de bus… ou de tracteur.
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Vous prenez une cocotte minute géante. Vous y mettez des kilos de fanes de carottes et de feuilles de poireaux. Vous y ajoutez quelques tonnes de paille de seigle.Vous fermez hermétiquement et vous laissez mijoter une centaine de jours. Voilà, c’est prêt… Vous obtenez au final quelques mètres cube de gaz naturel. Simple non ? Eh oui, la production de biométhane est à la portée de (presque) tout le monde. Avec tout de même un penchant pour les agriculteurs… en l’occurrence un important producteur maraîcher installé près de Bordeaux, à Cestas pour être précis.
L’outil pour obtenir ce biogaz n’est pas une cocotte minute mais un méthaniseur. Schématiquement, l’installation comprend de grandes cuves, une imposante chaudière et des lieux de stockage de la matière première… Tout cela prend beaucoup de place. Et qui sont donc en première ligne pour fabriquer du biométhane ? Les agriculteurs bien sûr ! Ils ont toute la place souhaitée mais aussi les « ingrédients » nécessaire pour fabriquer ce biogaz. C’est justement ce que vient de faire Pot au Pin, l’un des prin- cipaux producteurs français de carottes et de poireaux installé à Cestas près de Bordeaux. L’exploitation vient de mettre en service son site de production de biométhane et l’inauguration a eu lieu récemment en présence des partenaires de l’opération que sont la Région Nouvelle Aquitaine, la commune de Cestas, Air Liquide, GRDF, Carrefour, Iveco et New Holland, tant il est vrai que dans un projet d’économie circulaire, tous les acteurs doivent lier leurs activités.
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Un tracteur dans ce cercle vertueux
Chaque jour, plus de 30 tonnes de biomasse végétale sont apportées dans le méthaniseur. Privées d’oxygène, chauffées à 40 ° C et brassées, les matières organiques se décomposent et produisent du biogaz en une centaine de jours. Le biogaz est ensuite nettoyé et odorisé et peut ensuite être injecté dans le réseau GRDF… qui alimente une station GNV toute neuve installée à quelques minutes du point de production de Cestas. A cette station, les camions fonctionnant au gaz peuvent « faire le plein ». Et parmi eux, évidemment, les véhicules siglés Iveco. Pourquoi évidemment ? Parce qu’Iveco est très en pointe dans le domaine du gaz. Camions, bus et utili- taires, Iveco sait tout faire rouler au gaz. La preuve lors de cette journée avec la présence de bus et du nouveau Stralis NP de 460 chevaux.
La présence de New Holland à cette inauguration est tout aussi naturelle puisque la marque, qui est une marque du groupe CNH Industrial comme Iveco, a réalisé un prototype de tracteur fonctionnant intégralement au gaz naturel. Le T6.180 Methane Power, c’est son nom, ressemble à un tracteur tout à fait classique. Il est équipé d’un moteur Fpt Industrial faisant appel à une toute nouvelle technologie de combustion encore plus efficace, spécialement dévelop- pée pour les applications agricoles. Il s’agit du NEF 6 cylindres au méthane, développant une puissance de 180 ch et un couple de 740 Nm, comme son équivalent diesel. « À durabilité et périodicités d ’entretien identiques, il offre jusqu’à 30 % d ’économies sur les coûts de fonctionnement », explique Nicolas Morel, responsable produit marketing tracteurs de New Holland France. « La conception novatrice du réservoir permet une journée complète d’autonomie, là aussi comme sur la version diesel ». Selon les données constructeur, en conditions réelles, ce tracteur réduit d’au moins 10 % les émissions de CO2 et de 80% les rejets polluants en comparaison avec un tracteur diesel standard. Une performance qui s’améliore encore lorsque le tracteur fonctionne avec du biométhane, avec alors un bilan CO2 quasi nul.
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La boucle est bouclée
« Le prototype de tracteur T6.180 Methane Power fonctionnant au méthane boucle ainsi la boucle du cercle vertueux de la ferme indépen- dante en énergie », poursuit Nicolas Morel. « Ce tracteur est même l ’élément indispensable du cercle vertueux de la production neutre de CO2, voulant qu’une exploita- tion indépendante en énergie soit capable de produire l ’énergie dont elle a besoin pour alimenter ses instal- lations, chauffer les bâtiments de la ferme et faire fonctionner ses équipe- ments ».
Le biométhane semble bien se dessiner comme l’énergie la plus à même de prendre le relais du tout diesel, que ce soit pour l’agricole ou le transport. Comme le dit et le répète Pierre Lahutte, Président d’Iveco, « le gaz est la solution la plus mature, la plus polyvalente et la plus abordable pour remplacer le diesel. Plus que le carburant de demain, c’est avant tout le carburant d’aujourd’hui » Le projet de Pot au Pin fait « de l ’économie cir- culaire une réalité, démontrant qu’il s’agit d’une solution viable et eff icace aux grands déf is environnementaux auxquels nous sommes confrontés »
Le biogaz produit à Cestas alimente une station service où les camions peuvent « faire le plein ».
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Auteur: Richard Pizzol