Le doryphore est un insecte redoutable pour certaines cultures avec pour principale victime la pomme de terre. Classé dans la catégorie des ravageurs, il peut réduire à néant la récolte d’une parcelle.
La principale caractéristique de ce coléoptère se trouve dans sa faculté à se reproduire en masse et très rapidement. C’est cette prolifération sur un délai très court qui est dévastatrice.
Ce coléoptère d’une dizaine de millimètres à taille adulte est reconnaissable facilement grâce à sa tunique : une carapace bombée, striée de bandes jaune et noir.
Le doryphore s’est implanté sur le sol français il y a une centaine d’année, lors de la première guerre mondiale. Il a migré sur les pommes de terre importées par l’armée américaine venue au secours de ses alliés.
Les femelles doryphores pondent généralement et abondamment dans une période comprise entre mai et août, après avoir hiverné durant l’hiver. Elles peuvent ainsi déposer jusqu’à 800 œufs (jaune-orangé) sur une même feuille, par petits paquets de 40. Quelques pontes « miraculeuses » peuvent atteinte jusqu’à 3 000 œufs !
Il faut environ douze à quinze jours pour que naissent les larves, qui vont très rapidement s’attaquer aux feuilles des plants de pommes de terre (ou autres solanées cultivées) sur lesquelles elles ont vu le jour.
Les larves vont effectuer trois mues avant de descendre s’enterrer dans le sol et se métamorphoser en nymphe. C’est au bout de 10 à 20 jours que la nymphe va devenir l’insecte qui perpétue les ravages dans les rangs des pommes de terre.
En tout, le cycle de développement s’étale sur 4 à 6 semaines. Une variable importante en raison des conditions climatiques. Le doryphore aime les zones chaudes.
Evidemment, la patate figure au premier rang des cultures victimes du doryphore. Insecte oligophage, c’est à dire qui ne se nourrit que d’aliments spécifiques, il est attiré plus globalement par les feuilles des plantes potagères, comme la tomate ou l’aubergine.
Voir : les ravageurs de la pomme de terre
C’est à des fins nourricières que le doryphore ravage les champs de pomme de terre. Que ce soit à l’âge adulte ou dans sa transition larvée, le nuisible s’attaque aux feuilles des plants pour manger. La destruction des feuilles phagocyte le développement des tubercules.
Il est plus facile d’agir face aux larves que contre l’insecte lui-même, tout simplement parce que l’insecte est très mobile et plus difficile à cerner.
Une traitement anti-doryphore doit être rapidement déclenché, dès l’apparition de deux foyers sur une zone de 1 000 m². Il est nécessaire de contrôler régulièrement les parcelles pour réagir vite.
Il est judicieux d’intervenir lorsque les larves ont atteint la taille d’un grain de blé. Il pourra être nécessaire d’effectuer plusieurs traitements.
Attention, la lutte contre le doryphore est obligatoire.
D’un point de vue agronomique, la meilleure solution consiste à éliminer les résidus des anciennes cultures et les repousses où se nichent les doryphores.
Autre moyen efficace : ne pas travailler le sol durant les mois d’été. Le sol reste dur, et fait barrière aux larves qui ne peuvent le pénétrer.
Enfin, une rotation courte (tous les 4 ans) permet l’élimination des adultes en hibernation. Notamment si vous associez dans la rotation haricots verts, ail ou ricin, qui sont des répulsifs.
D’un point de vue phytosanitaire, il existe une batterie d’insecticides redoutables qu’il faudra, pour certains, appliquer régulièrement mais dans la limite des recommandations.
Ci-dessous, doryphore (photo Adobe, lien direct : https://stock.adobe.com/fr/images/doryphore/2002707).