Produire plus de protéines végétales et réorienter le versement des aides pour rémunérer les agriculteurs qui s’engagent à protéger l’environnement : Nicolas Hulot a donné le 19 avril au Sénat sa définition des priorités de la France lors de la renégociation de la Pac après 2020.
–stop–
Le budget de la Pac doit permettre une « mutation en profondeur » du « modèle agricole », a répondu le ministre de la Transition écologique en réponse à une question d’un sénateur du Front de gauche, Guillaume Gontard, qui cherchait à être « rassuré » sur les priorités de la politique agricole française. La France « doit passer d’une agriculture intensive en pesticides et à faible taux d’emploi à une agriculture intensive en emplois et à faible taux de pesticides », a résumé Nicolas Hulot, 3e en rang protocolaire au sein du gouvernement.
Il a cité deux objectifs prioritaires : « retrouver et construire une souveraineté alimentaire en France, notamment avec un plan de production de protéines végétales digne de ce nom, pour ne plus être dépendant d’importations qui se font le plus souvent au détriment de la forêt amazonienne ». Enfin, « transformer l’agriculture vers des modèles qui soient centrés, comme le demandent les consommateurs, sur la qualité, sur la réduction des pesticides, et sur la protection de l’environnement ».
« Ces services là doivent être rémunérés, ils doivent diversifier économiquement les revenus des agriculteurs, et donc cette Pac ne peut plus être centrée uniquement sur les rendements car la course au toujours plus détruit les fondements même de l’agriculture, c’est-à-dire les sols et leur biodiversité et l’eau. »
« Et les aides doivent être dorénavant centrées sur ce nouveau modèle, protecteur pour la planète, pour les consommateurs, et plus rémunérateurs pour les agriculteurs », a dit le ministre.