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Désherbage maïs, des stratégies en fonction de la flore

Dicotylédones, graminées, vivaces… le type de flore présente dans la parcelle de maïs est le premier critère pour élaborer la stratégie de désherbage.

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Le choix de sa stratégie de désherbage dépend de critères multiples et parfois contradictoires.

En premier lieu, c’est la flore dominante qui doit guider le choix. Elle est fonction du contexte pédoclimatique mais aussi du système de cultures. Le suivi des adventices réalisé dans le cadre du BSV en 2014 a montré une pression plus forte des graminées estivales en système sans labour. De même, on sait que les rotations avec des cultures d’hiver diminuent la pression des graminées estivales et vivaces notamment. En revanche, elles peuvent conduire à une diversification de la flore dicotylédone.

Une forte pression en graminées estivales oriente obligatoirement vers l’utilisation d’un produit racinaire à action anti graminées utilisé en prélevée ou en post précoce (2-3 F) ; avec souvent un rattrapage en post (figure 1). La présence de dicotylédones difficiles tend à augmenter le nombre de passages avec une postlevée obligatoire. Enfin, les vivaces doivent faire l’objet d’une lutte spécifique avec un choix d’herbicides et de doses adaptés ; les stratégies classiques destinées à gérer les annuelles ne permettant que de freiner leur développement…

Le type de sol est également à prendre en compte : portance (fenêtres d’intervention), taux de matière organique (efficacité des solutions racinaires)… Ce facteur en interaction avec le climat est d’autant plus essentiel si l’on souhaite désherber mécaniquement.

Pour la durabilité de la stratégie, penser à l’alternance des matières actives (gestion des résistances), aux parcelles situées dans un périmètre avec enjeu de la qualité de l’eau…

Quant aux enjeux sanitaires, vigilance sur la présence de plantes allergènes (ambroisie), ou toxiques (datura, morelles).

Sans oublier qu’une stratégie se juge sur la campagne par rapport à la concurrence directe des adventices sur la culture, mais aussi sur le long terme : enrichissement du stock grainier en cas d’échec et développement d’adventices « difficiles ».

Une pratique ancienne qui a fait ses preuves : ne pas hésiter à gérer les contournières avec un programme plus conséquent si nécessaire : c’est souvent là que les adventices gagnent du terrain.


Figure 1 : stratégie recommandée en fonction de la flore présente dans la parcelle

* le deuxième passage dépend de la pression des adventices. Le choix des produits ainsi que leurs doses peuvent être ajustées.

Aude CARRERA, Bertrand DUCELLIER, Thierry GROSSOLEIL (Arvalis – Institut du végétal)

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