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Désherbage des céréales à paille, à positionner dès que possible

En l’absence d’une intervention à l’automne, les adventices, ray-grass et vulpins notamment, ont gagné du terrain, à la faveur des températures douces. Il faut raisonner le désherbage selon la pression rencontrée dans les parcelles.

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Dans le nord de la région (Ile-de-France et Centre), les conditions automnales 2014 ont été favorables au désherbage d’automne, avec des créneaux de passage bien plus importants que ces deux dernières années. Quand les produits ont été appliqués dans de bonnes conditions (humidité du sol, stades jeunes), les efficacités constatées aujourd’hui sont bonnes à très bonnes.

En revanche, au sud (Auvergne), les semis ont été de moindre qualité, souvent plus tardifs. Hormis pour les semis précoces du nord Allier, les conditions climatiques n’ont généralement pas permis de désherber à l’automne.

Parcelles désherbées à l’automne : il est possible d’attendre si les efficacités sont au rendez-vous

Dans ces situations, le retour en sortie d’hiver/printemps peut attendre à condition que les adventices présentes ne soient pas développées. Dans le cas contraire, intervenir dès que possible. Un diagnostic sur chaque parcelle permettra d’ajuster la stratégie en fonction de l’évolution du salissement à savoir : antigraminée ou antidicotylédone solo ou associés. Dans ces parcelles, sauf quelques cas extrêmes liés à une très mauvaise qualité de semis, les phytotoxicités observées cet automne (notamment sur orge) se sont résorbées comme on pouvait s’y attendre et n’auront pas d’impact sur le rendement.

Parcelles sans intervention à l’automne : désherber dès que les conditions seront favorables avant de fertiliser

Intervenir tôt, avant le premier apport d’azote, maximisera l’efficacité des produits (adventices jeunes).

A noter qu’en l’absence d’une intervention à l’automne, sur des situations très infestées avec ou sans résistance, une application unique de printemps sera insuffisante.

Le contrôle des graminées en sortie d’hiver repose seulement sur 2 modes d’action

Les antigraminées disponibles en sortie d’hiver appartiennent à deux groupes actuellement très touchés par des phénomènes de résistance : groupe HRAC A et groupe HRAC B.

Il conviendra d’orienter le choix de produit en fonction du risque parcellaire. Un outil comme www.r-sim.fr, outil gratuit en ligne, peut vous aider à diagnostiquer la situation.

Les associations de deux produits A + B aux doses réduites sont à proscrire :
– leurs efficacités sont généralement inférieures à la dose pleine du produit le plus efficace du mélange,
– de telles associations favorisent la sélection de populations résistantes à ces deux modes d’action.

Une application de deux produits A + B aux doses pleines peut être une solution de secours quand le statut de résistance de la parcelle n’est pas connu. Cette solution est chère (autour de 100 €/ha !) et sans garantie d’efficacité.

Retrouvez tous les résultats sur ce type de mélanges dans le Choisir national 1.


Figure 1 : les antigraminées disponibles (hors anti-bromes) sur blé tendre 

 

L’ajout d’adjuvants est toujours gagnant sur graminées

Leur intérêt s’explique par la présence à la surface des feuilles de graminées de cires, généralement cristallines à faible mouillabilité. L’ajout d’un adjuvant permet aux gouttelettes de se fixer et/ou de faire pénétrer davantage de substance active dans la plante.

L’ajout d’un litre par hectare d’Actimum (sulfate d’ammonium) à un mélange antigraminée ALS + huile a également fait ses preuves. Des essais conduits sur plusieurs années ont montré que cet effet n’était pas lié à la dureté de l’eau (présence d’ions Ca2+, Mg2+, Fe2+) ni au pH (ions H+).


Figure 2 : les adjuvants conseillés

Intervenir tôt et si possible en conditions optimales

Il est observé depuis plusieurs années de meilleures efficacités des sulfonylurées appliquées en février. Si le stade des adventices est à privilégier (= stade jeune), il est important de rechercher les meilleures conditions d’applications possibles. Les conditions météo de cette fin de semaine laissent présager des amplitudes de températures modérées. Dans ces conditions, la fraîcheur matinale annoncée ne doit pas être un frein aux applications.


Figure 3 : différents facteurs influencent l’efficacité des traitements

 

Si une application d’engrais liquide ou de produits  » correcteurs de carences  » est envisagée, il est nécessaire de respecter un délai d’au moins 7 jours avec les traitements Kalenkoa et Alister.

Une phytotoxicité en sortie hiver sera toujours plus pénalisante qu’une phytotoxicité d’automne.

 

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)

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