roulage d chaumage limaces

Des leviers agronomiques pour baisser le risque limaces

En faisant les bons choix dans ses pratiques agronomiques et ses couverts, il est possible d’entraver le développement des populations de limaces.

Autant pour l’impact environnemental que pour économiser sur les intrants, il faut chercher à limiter les populations de limaces en combinant différentes approches pour assécher les pontes, réduire leurs ressources alimentaires et perturber leurs zones de refuge (les espaces entre des mottes).

Certaines pratiques agronomiques limitent la reproduction et les déplacements des limaces : allonger les rotations (différences de sensibilité et de capacité de compensation selon les cultures, déchaumer pour détruire les œufs (une limace pond 300 œufs et les petites limaces sont particulièrement voraces…), affiner le lit de semences car les sols motteux offrent plus de refuge aux limaces. Les limaces ont besoin d’humidité sur les 3 à 4 premiers centimètres du sol.

Un travail superficiel peut assécher le sol. Il faut aussi enfouir les résidus de culture sur l’horizon travaillé et surtout pas dans le lit de semence. Le semis doit se faire sur un lit de semence peu motteux, rappuyé et dans des conditions de température et d’humidité favorable à une germination rapide pour que les plantules passent rapidement leur stade de sensibilité aux attaques de limaces. Il doit se faire aussi profond que possible car les limaces restent sur un horizon superficiel.

Ne plus offrir le gîte et le couvert

Le labour est un levier efficace mais c’est le roulage, réalisé entre le semis et la levée, qui s’avère le plus efficace. Un sillon de semis resté ouvert se transforme en autoroute à limaces avec ravitaillement offert !

En conduite sans labour, le risque est plus élevé (plus de résidus végétaux, moins de travail du sol qui assèche les œufs). Il est recommandé de multiplier les déchaumages en interculture pour exposer les œufs au soleil et perturber les populations en place. Pour encadrer l’augmentation des risques par le semis direct, il faudra renforcer la surveillance et bien rouler pour enfouir les graines

Pour le colza, particulièrement sensible aux attaques de limaces, un semis précoce permet que les plantules soient suffisamment vigoureuses avec l’arrivée de la génération automnale des limaces.

Pour les cultures de printemps, c’est l’inverse. Ce sont les semis les plus précoces qui sont les plus exposés, d’où l’intérêt de retarder la date du semis si possible.

S’ils sont obligatoires, les couverts végétaux ont un rôle sur le développement, ou non, des populations de limaces.

Certains, comme la moutarde, le sarrasin, la vesce, l’avoine ou la féverole, sont moins appètents pour les limaces. D’autres ont contraire aux les faveurs des limaces : le colza, le trèfle, la phacélie à un stade précoce. Autant les éviter si l’on a du mal à contenir les populations de limaces.

Il faut aussi veiller à préserver les auxiliaires, comme les carabes qui sont d’importants prédateurs d’œufs de limaces. Le maintien ou la création de zones dites « refuges » (haies, bosquets, bandes enherbées), ainsi que la connexion de ces différents espaces entre eux favorisent la multiplication des populations d’insectes et de petits rongeurs.

Cécile Julien

 
Ci-dessous, roulage et déchaumage, une pratique utile face aux limaces.
Article Précédent
Article Suivant