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Dernier apport d’azote sur céréales, les formes solides les plus efficaces

Pour le troisième apport d’azote, mieux vaut préconiser les engrais sous formes solides (ammonitrate, urée avec additif), garantes d’une bonne valorisation de l’azote.

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NexenTM / NelixTM et Utec 46 sont des engrais azotés à base d’urée qui contiennent un inhibiteur d’hydrolyse de l’urée. Cet additif semble permettre de réduire les pertes par volatilisation classiquement observées avec l’urée. Dans les essais ARVALIS – Institut du végétal, ces produits ont donné des résultats équivalents à l’ammonitrate en rendement comme en protéines.

Les engrais foliaires ne sont pas mieux valorisés que l’ammonitrate

Si le manque de pluie pénalise l’absorption des engrais au sol, il pénalise aussi souvent l’assimilation de l’azote apporté par voie foliaire. En effet, pour pénétrer dans la feuille, l’azote issu des engrais foliaires a besoin de traverser la cuticule. Une hygrométrie importante est donc indispensable.

Un temps sec est aussi défavorable à la valorisation des engrais foliaires qu’à celle des engrais solides. En effet, un manque d’eau provoque une moindre assimilation de l’azote par la culture quelle que soit sa forme.

Ces engrais ne sont pas mieux valorisés que l’ammonitrate et sont du même niveau d’efficacité : 1 kg N/ha apporté par ces produits équivaut à 1 kg N/ha apporté par l’ammonitrate. Conclusion de treize essais dans lesquels ARVALIS – Institut du végétal compare un apport foliaire avec un apport au sol sous forme ammonitrate, en fin de montaison (40 kg N/ha) à dose totale d’azote identique.

A la dose préconisée, les engrais foliaires apportent de 4 à 8 kg N/ha pour la plupart, ils ne peuvent donc pas se substituer à un apport d’ammonitrate visant à apporter 40 kg N/ha (par exemple).

Solution azotée : attention à la volatilisation

La solution azotée contient trois formes d’azote : 50 % d’urée, 25 % d’ammoniac et 25 % de nitrate. Apportée sous forme liquide, et riche en azote ammoniacal, la solution azotée est donc très sensible aux pertes par volatilisation ammoniacale. En comparant un troisième apport sous forme d’ammonitrate et un autre sous forme de solution azotée, on constate une baisse de 0,4 % de protéines avec l’azote liquide.

Pour limiter les risques de pertes, il convient d’éviter les temps chauds et venteux et de privilégier les apports juste avant les pluies (ou sous la pluie !).

Des brûlures consécutives aux apports d’azote liquide sont parfois observées, mais aucune perte de rendement due à ces brûlures n’a été mise en évidence dans les différents essais réalisés par Arvalis – Institut du végétal et ses partenaires.

L’urée granulée présente une efficience légèrement inférieure à l’ammonitrate

Des essais ont étudié différentes formes d’engrais uniquement sur le troisième apport fin montaison. Aucune différence significative de rendement n’a été constatée. En revanche, une différence significative de 0,14 % de protéines au détriment de l’urée par rapport à l’ammonitrate a été mise en évidence.

Ces écarts peuvent être dus au retard de mise à disposition de l’azote minéral en raison du passage obligé par l’hydrolyse de l’urée et aux pertes par volatilisation ammoniacale. L’hydrolyse de l’urée étant complète en quelques jours dans la plupart des conditions de cultures, il est peu probable que cette étape soit pénalisante. C’est donc sans doute la sensibilité de l’urée à la volatilisation qui serait en cause. Cependant, les performances de l’urée granulée restent supérieures à celles de la solution azotée.


Figure 1 : incidence des formes d’engrais azoté du troisième apport sur le taux de protéines

Sabine BATTEGAY, Eric MASSON, Michel MOQUET, Benjamin POINTEREAU (ARVALIS – Institut du végétal)

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