re colte ble en france

Commercialisation des céréales: l’offre se rétrécit

L’offre mondiale de blé et de maïs est amenée à se tasser au cours de la seconde partie de la campagne. Les mauvaises conditions climatiques altèrent d’ores et déjà le potentiel de récolte des céréales d’hiver implantées en France.

Depuis la rentrée, les cours des céréales sur le marché de Rouen sont inférieurs à leurs niveaux de 2021-2022. Mais leur baisse entamée depuis un an s’est atténuée au fil du temps. Sur les marchés, l’hémisphère sud ne prendra, comme l’an passé à la même époque, le relais avec des récoltes de céréales flamboyantes.

L’Australie ne produirait que 25,5 Mt de blé et 5,5 Mt d’orges, soit 17 Mt de grains de moins que l’an passé. Elle n’exportera que 22 Mt de blé (-10 Mt sur un an).

En Amérique du Sud, les prévisions de l’USDA semblent optimistes. Au Brésil, selon UAC, la superficie de la Safrina, la seconde culture de maïs de la campagne 2023-2024, pourrait être inférieure de 10 %, de 20 % voire 50 % à celle de l’an passé car le soja sera moissonné tardivement. Les récentes pluies amélioreront les conditions de cultures à la marge.

Les agriculteurs pourraient aussi réduire les doses d’engrais habituellement épandues. Les intrants sont trop chers à l’achat.

L’USDA a d’ores et déjà anticipé  une baisse de la production brésilienne de maïs de 8 Mt par rapport à l’an passé lorsque la Safrina sera récoltée.

Dans l’hémisphère nord, quelques indices laissent penser que le potentiel de récolte des céréales d’hiver, qui seront moissonnées en 2024, est déjà entamé.

Les conditions climatiques n’ont pas toujours été favorables à l’implantation de céréales d’hiver.

En France, l’Institut Agreste mentionne que les surfaces des céréales d’hiver implantées pour la récolte 2024 baisseraient de 5,1 % par rapport à l’an passé pour atteindre 6 395 milles hectares. La superficie du blé dur diminuerait même de 10,5 % pour atteindre 205 000 ha. Elle serait la plus faible des six dernières années.

Par ailleurs, les conditions de cultures ne rassurent pas. Selon FranceAgriMer au début du mois dernier, 77% sont bonnes à très bonnes, soit 22 points de moins que l’an passé à la même époque.

Au printemps prochain davantage de cultures de printemps seraient implantées et notamment du maïs.

Signaux contradictoires

Aux Etats-Unis, les farmers seraient d’ores et déjà tentés de semer du soja au détriment du maïs, peu rentable. Le prix de la tonne de maïs a fortement baissé alors que celui du soja est resté stable. L’été dernier, 387 Mt de maïs avaient été récoltées, soit 40 Mt de plus qu’un an auparavant. Cette hausse avait hissé la production mondiale de maïs à un niveau record (1,23 milliard de tonnes de grains).

La Russie pourrait de nouveau proposer 50 Mt de blé à l’export durant la campagne 2024-2025 et peser sur les cours mondiaux. Ses stocks de report seront élevés. Depuis deux mois, le bé se vend mal car le ministère de l’agriculture tente d’imposer un prix FOB de 250 €.

Quant à la récolte 2024, les conditions de cultures se sont nettement améliorées ces dernières semaines selon Sovecon.ru. Le potentiel de production du blé serait équivalent à la production de l’été passé (91,5 Mt). Mais comme les agriculteurs russes vendent mal leurs grains (prix sortie ferme de 130 € fin novembre), ils épandraient moins d’intrants pour limiter leurs charges. Par ailleurs, l’hiver n’est pas fini.

En Ukraine, environ 14 % de la récolte de maïs n’est pas encore récoltée. Les agriculteurs rencontrent eux aussi des difficultés pour acheter les intrants nécessaires pour implanter leurs cultures. Et les sucreries approchent les céréaliers pour implanter plus de betteraves aux dépens du maïs notamment.

Article Précédent
Article Suivant