Régis Deschamps s’est lancé dans la fabrication de ruches dites « kenyanes », les plus proches (parmi les ruches façonnées par l’homme) des conditions réelles de vie des abeilles dans la nature. Il en a amélioré le système. Le Creusois a choisi une commercialisation originale, les acheteurs de ses ruches pouvant donner le miel aux Restos du Coeur ou aux Banques alimentaires.
Spectacle hypnotisant que celui du travail des abeilles dans leur ruche… Sauf qu’on ne le voit jamais ! Pourtant, il existe bien une ruche qui le permet, la ruche kenyane. C’est en cherchant un modèle pour son fils que Régis Deschamps est tombé sur la version kenyane. Cette ruche ancestrale, dont un abbé fait la description lors d’un séjour en Crète fin XVIIIe siècle, a été remise au goût du jour dans les années 1970 grâce à un fonds de soutien canadien. Elles ont été implantées au Kenya pour produire du miel de qualité à moindre coût.
Régis Deschamps, gérant d’une exploitation forestière, a travaillé à un prototype pour adapter sa ruche kenyane aux contraintes des apiculteurs. Et gros avantage pour les curieux, chacun peut voir les abeilles à l’ouvrage grâce à une vitre latérale. Cette ruche est confectionnée avec des angles à 120 degrés, comme le font les abeilles dans la nature avec leurs alvéoles de cire. Des parois sont amovibles pour adapter la taille de l’ensemble suivant les saisons. Plus petites l’hiver pour se tenir chaud et plus large l’été pour travailler à l’aise !
Cet outil pensé par Régis Deschamps revêt de nombreuses astuces pour le bien-être des abeilles, comme une grille dans le fond afin d’éliminer plus facilement les parasites. Des barrettes forment le toit. Elles se retirent plus facilement et génèrent donc moins de stress dans l’essaim…
Régis Deschamps n’a pas voulu se limiter à construire « sa » ruche kenyane avec moult astuces. Il tenait à apporter un sens à sa démarche. « Je voulais une idée originale pour commercialiser les ruches », explique-t-il. Alors, il a imaginé différentes formules de parrainages qui répondent à plusieurs objectifs : « économique en vendant nos ruches, écologique en favorisant la biodiversité, philosophique avec une finalité humaniste ».
Trois formules de parrainages accompagnent l’achat de ruches :
1– le parrainage citoyen : la ruche est autonome, on ne récolte pas mais sa présence est un acteur de la biodiversité (2 ruches à 175 € taxes comprises l’une, soit 350 €).
2– le parrainage soutien aux apiculteurs : la ruche est exploitée par un apiculteur qui donne aux financeurs (1 ruche à 200 € taxes comprises) 5 kilos de miel par an pendant 5 ans en contrepartie.
3– le parrainage soutien aux associations humanitaires : le principe est le même que le 2e parrainage sauf qu’au lieu de garder les 5 kilos de miel, le parrain en fait don à la Banque alimentaire ou aux Restos du Coeur de son département. En effet, le miel est une denrée quasiment absente des distributions (1 ruche à 160 € taxes comprises).
Un projet qui pourrait intéresser aussi bien les citoyens, les municipalités, les comités d’entreprise… D’ailleurs, il est aussi possible aux écoliers de devenir parrains d’une ruche.
Enfin, pour aller jusqu’au bout de la démarche, l’entreprise de Régis Deschamps s’engage à reverser 2 % du prix de chaque ruche parrainée à l’association La voix de l’enfant.
En savoir plus : http://lecoucouexploitationforestiere.fr (site internet expliquant le principe des ruches kenyanes, ainsi que les parrainages).
Ci-dessous, Régis Deschamps fabrique des ruches kenyanes qui peuvent faire l’objet de parrainages, une partie de la récolte est réservée à l’apiculteur et/ou à des associations humanitaires.
Ci-dessous, grâce à une vitre latérale, on peut voir les abeilles travailler à l’intérieur de cette ruche.
Ci-dessous,parmi les améliorations imaginées par Régis Deschamps, une grille en fond pour évacuer les parasites.
Ci-dessous, les abeilles à l’ouvrage (trois photos).