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« Ce n’est pas que les coopératives passeront l’année sans problème », a déclaré Vincent Magdelaine (Coop de France Métiers du grain) lors d’une table ronde abordant l’impact de la récolte 2016. « Mais elles ont acquis une résilience » à force d’« écoute clients » et de construction de filières.
La Scara a reconnu être « en crise » avec une collecte 2016-17 de seulement 155 000 t contre 260 000 t l’année d’avant. Au faible volume de récolte s’ajoute « un vrai problème de PS » (poids spécifique), a signalé la DG Agnès Duwer. « On fait de l’épicerie, du cas par cas », a-t-elle affirmé. La coopérative a pris l’option de satisfaire au mieux ses clients, quitte à y perdre du grain lors des opérations de tri. Un choix coûteux mais qu’importe : « Le taux de freinte n’est pas encore estimé », a indiqué Agnès Duwer. Certains clients de la Scara acceptent du blé qui habituellement ne serait pas classé meunier. 63 % de la collecte réalisée est sous contrat de filière à la Scara. Elément d’une stratégie qui consiste à devenir leader de marchés différenciés à l’échelle nationale. La volonté est de construire des partenariats sur le long terme. « Nos clients nous connaissent tellement bien qu’on va trouver des solutions » pour la désastreuse moisson 2016, a lancé Agnès Duwer.
Agora est elle aussi « méchamment impactée » par des rendements céréaliers réduits de moitié. D’habitude, la coopérative affiche 70 à 80 % de blé exportés. Sa force est de constituer un des maillons d’« une filière logistique parmi les plus performantes au monde », a souligné le DG Jean-Xavier Mullie. Mais la récolte désastreuse contraint Agora à négocier l’arrêt des navettes en train et péniche, a-t-il signalé. Le groupe doit aussi trouver d’autres débouchés. « Tous les flux sont inversés », a-t-il dit : « On ne va pratiquement rien expédier à Rouen, un peu à Dunkerque. » De nouvelles destinations prennent le relai, à savoir la Belgique, les Pays-Bas pour une utilisation en alimentation animale.