« Pour un engraisseur qui sort 5 000 porcs charcutiers par an, la baisse de prix du porc en 2018 représente une perte de 80 000 euros de chiffre d’affaires en un an. » L’information donnée par un éleveur finistérien a de quoi faire frémir. Mais les « cochonniers » sont habitués à des cours cycliques.
L’an passé, le prix du porc établi deux fois par semaine au Marché du Porc Breton (MPB) de Plérin dans les Côtes-d’Armor a baissé de 12,7 % à 1,196 euro du kilo de carcasse, contre 1,370 euro en 2017 (le prix perçu par le producteur s’établit en additionnant le prix de base et les primes qui représentent en moyenne 17 centimes du kilo). Après un point haut stimulé en 2016 et 2017 par les achats massifs de viande de porc de la Chine sur le marché mondial, les cours ont descendu une marche un peu partout dans le monde.
Pour les analystes du MPB, le recul du prix du porc découle de la hausse de la production mondiale de 2 % sur un marché où la consommation n’a progressé que de 1 % ; des conséquences de la guerre commerciale ouverte par les Etats-Unis avec ses partenaires commerciaux sur le prix du porc Outre-Atlantique ; et des difficultés à maintenir un prix haut du porc en Europe où menace la peste porcine africaine. Une situation de marché qui ne concerne pas que la France, mais bien tous les pays producteurs dont les cours ont perdu entre 10 et 17,6 % entre 2017 et 2018, indique le MPB.
Que peuvent attendre les éleveurs de porcs de cette nouvelle année ? Difficile à dire. Ils espèrent que les cours des céréales et protéines entrant dans la composition de l’aliment (70 % du coût de production d’un porc) ne flamberont pas. Et veulent croire au retour de la Chine à l’achat sur les marchés mondiaux, même si elle a augmenté sa production en 2018 pour limiter ses importations. La situation sanitaire de la Chine, premier producteur mondial de porcs dans le monde (55 millions de tonnes, soit la moitié de la production) pourrait leur donner raison. L’Empire du Milieu se bat actuellement contre une épidémie de peste porcine africaine, sans solution pour l’instant. Encore faudrait-il que la peste porcine qui a touché la Belgique ces derniers mois ne s’immisce pas en France…