En 2022, l’excédent commercial agricole et agroalimentaire avait atteint 10 milliards d’euros (Mds’€). L’an passé (4,9 Mds d’€), il est passé sous le seuil de 5 Mds d’€ après avoir perdu 1,6 Mds d’€.
« Cette dégradation de l’excédent agroalimentaire est la conséquence d’une augmentation des importations supérieure à celle des exportations (respectivement + 2 Md€ et + 0,4 Md€ sur un an) », souligne une étude d’Agreste du ministère de l’Agriculture.
Les exportations se sont élevées à 82 Mds d’€ et les importations à 77 Mds d’€. Les premières n’ont progressé que d’1 % par rapport à 2023 et les secondes ont augmenté de 2 %.
Mais surtout, « la baisse de l’excédent reflète avant tout une dégradation des termes de l’échange, c’est-à-dire du ratio entre les prix à l’exportation et les prix à l’importation, ratio qui diminue de 3 % en 2024 ». ajouent les auteurs de l’étude.
Par exemple, les exportations augmentent en valeur du fait de la hausse des volumes exportés (+ 3 %) mais sont pénalisées par le recul de leur prix (- 2 %).
Tous produits confondus, le déficit français des échanges agroalimentaires avec l’UE se réduit en 2024 de 0,1 Md€ et l’excédent de la France avec les pays tiers perd 1,7 Md€.
Les pays voisins de la France sont ses meilleurs clients. L’Hexagone a exporté 9,2 Mds d’€ de produits agricoles et agroalimentaires en Belgique, 8,65 Mds d’€ en Allemagne, 7,2 Mds d’€ en Italie et 7,1 Mds d’€ en Espagne.
La valeur des exportations françaises réalisées avec le Royaume Uni hisse ce dernier à la cinquième place (6,29 Mds d’€) et en même temps en tête des pays tiers, non membres de l’Union européenne. Il est suivi par les Etats-Unis (2ème place) puis par la Chine (3,8 Mds d’€), la Suisse (2,28 Mds d’€), le Japon (1,47 Mds d’€) et Singapour (1,31 Mds d’€).
« Les exportations vers l’Asie sont pénalisées par la baisse des exportations de céréales et le contexte difficile pour les ventes de vins et spiritueux », souligne encore l’étude d’Agreste du ministère de l’Agriculture.
En 2024, l’excédent des produits transformés diminue de 17 %, passant de 5,4 Md€ en 2023 à 4,4 Md€ en 2024. Avec les pays tiers, il diminue de 9 % sur un an à 11,8 Md€ (après 13,0 Md€ en 2023), tandis que le déficit avec l’UE se réduit de 4 % à 7,4 Md€.
Toutes destinations confondues, l’excédent commercial des produits bruts se réduit de près de 60 % (- 0,7 Md€) pour s’établir à un peu moins de 0,5 Md€. Avec l’UE, il recule de 3 % à 4,8 Md€ (après 5,0 Md€ en 2023) mais le solde commercial déficitaire avec le reste du monde se creuse, atteignant -4,4 Md€ en 2024 (+ 13 %) après -3,9 Md€ en 2023.
Les cinq premiers excédents commerciaux de la France sont :
Quasiment tous ces postes sont en recul sur un an.
Deux filières affichent une nette progression de leur excédent commercial l’an passé :
En production animale, signalons l’excédent « Autres bovins et buffles, à l’exclusion des veaux, vivants », un des seuls à avoir progressé (1,13 Mds d’€; +0,043 Mds d’€).
Mais cette hausse n’est pas suffisante pour compenser les déficits en viandes de:
Soulignons aussi le déficit en beurre et en tourteaux:
Ces déficits traduisent l’évolution des habitudes alimentaires des Français qui ont redécouvert la cuisine au beurre. Aussi notre pays est déficitaire en matière grasse laitière.
Cette situation est quelle que peu surprenante ! En 1984, la politique des quotas laitiers visait à encadrer la production laitière car la production de beurre était alors excédentaire. La Commission européenne dépensait des centaines de millions de francs pour stocker du beurre excédentaire et pour l’exporter à coûts de restitutions.