Avec l’Arabie Saoudite, la Chine est aujourd’hui le principal acheteur d’orge sur la planète avec près de 7,5 Mt importées chaque année. Focus sur un pays en pleine mutation.
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La Chine a toujours consommé davantage d’orge brassicole que d’orge fourragère. Mais cette tendance s’est inversée à partir de la campagne 2014/15.
Avant 2007, la Chine utilisait quelque 1,5 Mt d’orge par an pour sa consommation animale.
A partir de 2007, année où les agriculteurs chinois ont été encouragés à produire du maïs grâce à des prix garantis, l’orge a presque disparu des rations animales au profit de l’utilisation du maïs local. Une partie des surfaces d’orges a progressivement été remplacée par du maïs et la production locale d’orges a commencé à décliner (figure 1).
A partir de la campagne 2013/2014, le maïs perdant en compétitivité du fait des prix garantis, la Chine a de nouveau incorporé de l’orge dans ses rations, mais cette fois-ci en quantité beaucoup plus importante (voir article « La baisse des stocks de maïs en Chine pourrait peser sur les prix »). La production locale d’orge ne suffisant pas, les chinois sont directement allés s’approvisionner sur le marché international.
A partir de 2014, la consommation chinoise d’orges fourragères a ainsi dépassé celle d’orges brassicoles. Cette dernière est restée stable depuis 2007, légèrement en dessous des 4 Mt.
Figure 1 : évolution de l’utilisation de l’orge en Chine
Source : USDA, janvier 2018
Du fait qu’elle importe davantage d’orge fourragère, la Chine a sensiblement modifié ses origines d’importation (figure 2). L’Australie reste son premier fournisseur. En plus d’y exporter une quantité d’orge brassicole constante, l’Australie a su également y exporter une partie de ses orges fourragères.
Figure 2 : comparaison des origines d’importation entre 2009/12 et 2014/17
Source : bureau FEC Pékin, 2017
La France a toujours exporté de l’orge brassicole en Chine (entre 100 et 300 kt). Elle a su profiter de l’opportunité qui s’est présentée et a exporté sur 2014/15 et 2015/16 entre 2,5 et 3 Mt, répartis en 60 % d’orges brassicoles et 40 % d’orges fourragères.
Le Canada a moins bénéficié de la hausse des importations car il exporte principalement de l’orge brassicole.
Enfin, l’Ukraine s’est mis à exporter vers la Chine après l’entrée en vigueur d’un accord phytosanitaires entre les deux pays. Une large partie des orges exportées par ce pays est fourragère.
Selon certains experts chinois, la baisse de la production d’orge pourrait devenir structurelle dans le pays, et notamment celle de l’orge brassicole. Malgré le fait que les autorités des régions productrices aient mis en place des mesures pour soutenir la culture, la production locale a du mal à concurrencer les orges brassicoles importées. Ces dernières ne devraient donc pas se tarir dans les prochaines années.
Pour ce qui est des orges fourragères, elles sont bel et bien rentrées dans les rations animales et seront importées en fonction notamment de leur compétitivité face au maïs.