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Céréales, quel risque de gel au stade épi 1 cm ?

Depuis début mars, des gelées sont intervenues dans notre région. Le stade épi 1 cm approchant, quels sont les conséquences à envisager ?

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Après un hiver très doux, le mois de mars est plutôt frais avec des températures légèrement inférieures aux normales de saison accompagnées de quelques gelées matinales. Les prévisions du stade épi 1 cm retardent de 2 à 3 jours par rapport à la dernière simulation du modèle du 1er mars d’Arvalis – Institut du végétal (figure 1).

Figure 1 : estimation du stade épi 1 cm médian au 14/03/16 (modèle physiologique d’Arvalis)

Quelles conséquences des gelées matinales au stade épi 1 cm ?

Rappelons que le stade épi 1 cm marque la fin du tallage et le début de la montaison. L’épi est au stade « double ride », qui correspond à l’acquisition de la vernalisation et l’apex réalise sa transition florale. A ce stade le nombre de tiges à plus de 3 feuilles permet une estimation du futur nombre d’épis/m².

Alors que le blé résiste à des températures très froides pendant sa phase de tallage (jusqu’à -12 à -15°C), il devient plus sensible au froid au stade épi 1 cm et au début de la montaison. En effet, l’apex rentre en phase active de développement et s’expose aux températures basses < -4°C en s’élevant au-dessus du sol. Il devient également plus sensible, car très riche en eau et constitué de cellules jeunes avec des membranes fragiles. En analysant les données climatiques, on constate qu’il y a eu épisode gélif autour du 1er mars avec des températures qui ont pu localement descendre au-dessous des -4°C sous abri, surtout dans l’Est de la région (est du Nord et l’Aisne) (figures 2 et 3). Par la suite, il y a eu quelques gelées matinales autour du 11 mars, mais sans jamais dépasser le seuil des -4°C.


Figure 2 : Offre climatique – station de Laon (Aisne)


Figure 3 : carte des températures minimales le 1er mars 2016

Au moment de ces épisodes de froid, les parcelles n’avaient pour la plupart par encore atteint le stade sensible et donc, le risque de gel d’épi reste très modéré sur la région, excepté peut-être pour quelques parcelles de blé très précoces. Les escourgeons ont pu être également plus exposés car plus en avance par rapport aux blés.

En cas de gel de l’apex au stade épi 1 cm, le bourgeon devient blanchâtre et se dessèche au lieu d’être translucide. Si le gel est modéré, seuls quelques épillets au sommet de l’épi sont touchés. Même si quelques faibles gelées sont encore prévues (0° à -1°), les températures vont augmenter prochainement et réduire le risque.

Anne-Sophie Colart, Thierry Denis, Elodie Gagliardi (Arvalis – Institut du végétal)

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